Soupçonnée du meurtre de sa fille de 17 ans, une mère devant les assises de Melun

Le fronton d'une cour d'assises avant un procès. (Illustration) - Jean-Pierre Clatot - AFP
Une "jeune fille aimée et sans histoire, mais en conflit récurrent avec sa mère" selon les amies de la victime. Marie allait avoir 18 ans quand elle a été retrouvée morte dans son lit, étranglée, une dose massive de somnifères dans le sang. Sa mère comparaît à partir de mercredi devant les assises de Seine-et-Marne pour assassinat.
Le 17 février 2014, prévenus par la mère de la victime, des policiers découvrent le corps sans vie de la jeune fille dans son lit, dans un appartement de Maincy, près de Melun (77). La mère brandit une taie d'oreiller qu'elle explique avoir trouvée autour du cou de l'adolescente.
L'autopsie mettra en évidence des traces de strangulation et d'asphyxie, ainsi que la présence de somnifères à un dosage dix fois supérieur au dosage thérapeutique. Devant les enquêteurs et le juge, la mère de la victime alors âgée de 40 ans livre des éléments "inexacts", "fantaisistes", "incohérents" tout en niant avoir tué sa fille.
Elle assure notamment aux enquêteurs avoir reçu un appel téléphonique d'un individu l'informant qu'il avait "tué sa fille car elle était séropositive et qu'elle l'avait contaminé", selon une source judiciaire. Une version rapidement infirmée par les enquêteurs de la police judiciaire de Versailles. Selon eux, la mère de la victime avait elle-même passé ce coup de fil vers son propre téléphone portable depuis une cabine téléphonique.
"Toujours pas de mobile", selon l'avocat de la défense
"Les policiers sont partis d'une hypothèse et ont construit un scénario autour", dénonce Me Quentin Dekimpe, qui défend l'accusée. Pour l'avocat, qui rappelle qu'on est "toujours sans mobile", "l'enquête présente des lacunes et les policiers devront s'expliquer de certaines choses".
Le père de la jeune fille, qui ne l'a pas élevée, s'est porté partie civile. Selon l'un de ses avocats, Avi Bitton, il attend désormais de "connaître les circonstances et les raisons de l'assassinat de sa fille".
Le verdict est attendu lundi.