Sophie, 26 ans et séropositive, témoigne

Sophie a 26 ans et se bat contre le Sida depuis deux ans. Alors qu’a lieu aujourd’hui, mercredi la Journée mondiale de lutte contre cette maladie, elle rappelle sur RMC le poids des préjugés qui pèsent sur les victimes. Témoignage.

Pour RMC, Sophie a accepté de témoigner de son quotidien.

Elle n’a jamais informé ses collègues de travail de sa maladie. « Je sais très bien que dans mon milieu professionnel, je ne pourrais pas dire ça parce que les rumeurs se propagent très vite dans ce genre de sociétés ». Cette idée ne lui traverse jamais l’esprit. « En sortant des toilettes et en voyant une collègue qui voulait rentrer après moi, je me suis dit qu’elle n’irait pas si elle savait ».

Comme elle, en France, 150 000 personnes sont porteuses du VIH. Sophie évoque le « harcèlement moral » et la « discrimination, qui est là tous les jours ». Un poids social qui, selon elle, interdit aux malades de discuter librement du sujet, encore tabou pour beaucoup.

Enceinte de trois mois, « tout va bien dans le suivi médical »

Cela ne lui empêche pas de mener sa vie, et d’avoir des projets. « J’ai rencontré une personne séronégative. Il y a trois mois, on a décidé d’essayer de faire un enfant et tout s’est bien passé ». Aujourd’hui, elle est fière de sa grossesse. « Mon partenaire est informé de tout ça. Tout va bien dans mon suivi médical, je n’ai pas contaminé mon partenaire médical, je pense que le bébé ne sera pas contaminé parce que je prends une trithérapie et que je la suis bien ».

« Certains peuvent rejeter ce type de comportement en se disant qu’une personne malade ne doit pas faire d’enfant, mais il faut qu’ils comprennent qu’on peut faire un enfant sans forcément être un criminel ». Dans 99% des cas, grâce aux traitements actuels, le virus du Sida n’est pas transmis de la mère à l’enfant.