Sexisme: des tracts glissés par des féministes dans des jouets de Noël

Un mouvement féministe dénonce par des tracts les clichés sexistes véhiculés par certains jouets (photo d'illustration). - Philippe Huguen - AFP
L’idée peut paraître saugrenue. Cinq cents enfants en France tomberont ce mercredi soir sur un bout de papier surprenant en ouvrant leurs paquets cadeaux. On ne parle pas de ticket d'or ouvrant les portes d'une chocolaterie magique, mais d'un tract anti-sexiste. L’association féministe FièrEs a subrepticement glissé des flyers dans 500 boîtes de poupées dans des magasins d’Île-de-France. Le but est clair: sensibiliser les familles, comme les enfants, aux stéréotypes de genre. De quoi réserver quelques surprises aux enfants, comme aux parents, lors du traditionnel déballage de cadeaux.
"Le sexisme, ça sent le sapin"
"Attention, ce jouet est sexiste", "le sexisme, ça sent le sapin". Tels sont les slogans que vont pouvoir lire plusieurs centaines de familles en ouvrant leurs paquets sous le sapin. Un message qui ne se veut pas culpabilisant, selon la responsable juridique de l’association. Interviewée par Le Parisien, elle précise que les membres "savent bien que les parents suivent les listes de leurs enfants et qu’ils ne pensent pas à mal". A la fin du tract, un message est justement adressé au parents: "Faites changer les choses: écrivez aux fabricants et aux magasins de jouets".
Des voitures pour les garçons, des poupées pour les filles
La polémique est déjà ancienne. Chaque année, associations ou parents dénoncent les stéréotypes et clichés véhiculés par les jouets de Noël. Du rose et des poupées pour les filles. Du bleu et des voitures pour les garçons. Même si les années ont atténué cette distinction, elles existent toujours et séparent en deux catégories bien distinctes les enfants sur le tapis de jeu, jugent les militants féministes.
Le 14 décembre, une autre association féministe, les efFRONTé-e-s, avait déjà dénoncé les stéréotypes entretenus par les jouets de Noël. Soutenu par les Femen, le collectif avait fait irruption dans un magasin de jouets parisien, où il avait tenté de manifester. Les services de sécurité avaient aussitôt repoussé les militantes sur le trottoir, où elles avaient commencé une distribution de tracts adressés aux parents. Dessus, on pouvait lire "Princesse un jour, boniche toujours".