Seine-Saint-Denis: après plusieurs agressions, un lycée contraint de renforcer sa sécurité
En Seine-Saint-Denis les violences entre bandes de jeunes inquiètent. Mercredi dernier le lycée Paul-Eluard avait été la cible d'une violente intrusion: un groupe d'adolescents armés de couteaux et de marteaux s'étaient introduits dans l'établissement pour agresser deux élèves de 15 ans. Le lendemain, quatre autres individus ont enjambé une clôture et aspergé de gaz lacrymogène un lycéen et un professeur de sport.
Deux intrusions qui posent des questions de sécurité alors que parents et professeurs réclament de nouvelles solutions pour lutter contre ces violences. "Au début de l'année on commence déjà avec des violences, c'est pas possible. Rentrée rime avec insécurité au lycée Paul-Eluard", explique Karim, un représentant des parents d'élèves.
De leur côté, une dizaine de professeurs ont exercé leur droit de retrait, avant de finalement reprendre le travail mardi: "Aux abords de l'établissement il y a une violence qui existe et qui est présente. Et on a de moins en moins de moyens chaque année", souligne Benoît Del Torchio, enseignant au lycée Paul-Eluard.
Une réunion était prévue avec le rectorat lundi soir pour mettre en oeuvre plus de moyens humains, mais les réponses apportées sont jugées insatisfaisantes par les enseignants: "Notre demande à nous c'était quatre assistants d'éducation, et on nous donne un agent de prévention et de sécurité à temps plein. Vu l'ampleur du problème c'est largement en dessous de ce qu'il faudrait", regrette Agnès Renaud, elle aussi, enseignante dans l'établissement.
Plus de moyens humains et matériels
Aujourd'hui, il y a huit surveillants à temps plein pour 1.900 élèves. En ce qui concerne les moyens matériels, Valérie Pécresse a annoncé le rehaussement de la clôture qui a permis l'intrusion facile des agresseurs plus tôt que prévu, avec en plus, la mise en place d'un système de vidéo surveillance.
"Nous avons des procédures de marchés publics qui sont très longues. J'ai décidé que nous passerons outre, et que dès lundi prochain, en urgence, nous commencerons à rehausser la clôture du lycée", explique la présidente de la région Ile-de-France.
Le coût de l'opération est estimé à 220.000 euros. D'autres mesures devraient également être prises rapidement comme la création d'un médiateur au sein de l'établissement, et la création d'un commissariat en face du lycée d'ici fin 2019.