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Société

Savoie: le portique d'un skatepark qui ressemblait à celui du camp d'Auschwitz retiré

Le portique du skatepark de Saint-Jean-de-Maurienne lors de son inauguration le 14 septembre 2024

Le portique du skatepark de Saint-Jean-de-Maurienne lors de son inauguration le 14 septembre 2024 - Skateparks de France/Facebook

Le portique d'un skatepark dévoilé en septembre en Savoie à Saint-Jean-de-Maurienne a été démonté sur demande de la mairie deux jours après son inauguration. Il évoquait celui du camp de concentration d'Auschwitz en Pologne. Ses créateurs plaident la "blague".

Un portique de skatepark évoquant celui du camp de concentration d'Auschwitz a été démonté à Saint-Jean-de-Maurienne, en Savoie, rapportent France 3 et Le Dauphiné Libéré. Il avait été dévoilé en septembre, comme le montrent des photos du groupement interprofessionnel Skatepark de France.

Selon le Dauphiné Libéré, la mairie a ordonné son retrait deux jours après l'inauguration. "Nous avons réglé le problème au plus vite. Il n'y a pas de sujet, on ne peut pas prendre le risque de blesser des gens", a déclaré à France 3 Philippe Rollet, maire de Saint-Jean-de-Maurienne, qui dit avoir découvert le portique le jour de l'inauguration.

Environ 1,1 million de personnes déportées sont mortes dans le camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz, en Pologne, entre 1940 et 1945, dont plus d'un million de juifs.

Le chef de projet plaide la "blague de mauvais goût"

Le chef du projet de construction de ce skatepark, Jérémy Durand, a reconnu dans une publication Facebook que ce portique était une allusion à ceux des camps de concentration et plaidé un détournement venant de "la blague (de mauvais goût, je vous l'accorde) 'Skaten macht frei'".

Il admet qu'il s'agit d'"une blague que nous n'aurions jamais dû faire" et s'excuse "auprès des personnes qui ont été sincèrement offusquées", fustigeant toutefois "tous les haineux et autres bien-pensants d'internet". La construction avait finalement comme inscription "Yachting Club Mauriennais", le nom du groupe à l'origine de ce skatepark.

Dans son texte, Jérémy Durand assure ne pas avoir voulu glorifier le nazisme: "reprendre l'iconographie nazie ne fait pas de vous un nazi, et ne veut pas dire non plus que vous en faites la promotion".

"Le skate rend libre. Je ne vois pas ce qu'il y a de méchant dans cela", a aussi déclaré à France 3 Thierry Laporte, le président de l'association Skate and Create de Saint-Jean-de-Maurienne, qui a participé à la création du skatepark.

Celui-ci a été construit lors d'un "chantier participatif", selon son site, à l'aide de bénévoles. "On connaît le milieu du skate qui est souvent dans la provocation. Mais je dois dire que je n'ai jamais entendu de remarque antisémite de la part (des participants au projet). Jamais personne n'a été refusé sur le chantier", a assuré le maire Philippe Rollet.

Sophie Cazaux