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Saut à l'élastique mortel: deux ans de sursis requis pour homicide involontaire

Tribunal (photo d'illustration).

Tribunal (photo d'illustration). - Capture d'écran Google Maps

Deux personnes travaillant sur le site avaient oublié de refermer un mousqueton, ce qui avait provoqué la chute au sol de deux personnes, dont l'une est décédée sur le coup.

Le drame aurait pu être évité. Le procureur de la République de Saint-Omer, dans le Pas-de-Calais, a requis mardi deux ans de prison avec sursis pour homicide involontaire à l'encontre de deux personnes chargées des sauts à l'élastique. Ils avaient mal vérifié le matériel lors du saut à l'élastique d'un couple en 2015, et oublié de fermer un mousqueton, erreur tragique qui avait provoqué la mort d'une femme. Le tribunal correctionnel rendra son jugement le 2 avril.

Le premier, équipier, n'avait pas vissé le maillon rapide qui relie l'élingue à l'élastique. Le second - chef de saut chargé de superviser les sauts - n'avait pas vérifié l'installation. "Ils sont dans la repentance", a souligné le magistrat, qui a également requis une interdiction définitive d'exercer une activité liée au saut à l'élastique et à tout autre sport à risque.

Le compagnon, grièvement blessé, s'est suicidé

L'après-midi du 28 juin 2015, un jeune couple d'une commune proche de Lille avait lourdement chuté au sol lors d'un saut à l'élastique du haut d'une grue située à 65 m de hauteur, à Audincthun (Pas-de-Calais).

"Lors du saut, à quinze mètres du sol, il y a eu un dysfonctionnement au niveau du système d'attache et les deux personnes ont chuté lourdement au sol", avait, à l'époque, décrit un gendarme, précisant que ce n'était pas l'élastique qui s'était rompu.

La jeune femme, âgée de 28 ans, est décédée dans l'accident tandis que son compagnon de 33 ans avait été grièvement blessé. Il s'est suicidé en 2017, "très abîmé" psychologiquement depuis l'accident, a rapporté le procureur de la République Patrick Leleu.

L'exploitant et le gérant non-inquiétés

Les deux prévenus, âgés au moment de l'accident de 21 et 36 ans, sont poursuivis pour homicide involontaire par inattention et négligence et blessures involontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à trois mois.

Le tribunal a également pointé du doigt l’association Élastique Fly, gérante du saut, et la société Élastique X’Trême, exploitante du site, au sujet de la formation de l'équipier, rapporte le quotidien régional La Voix du Nord. S'il avait déjà encadré 1500 sauts, il n'avait lui-même jamais sauté à l'élastique, alors que les normes de sécurité AFNOR, sur laquelle se basait l'association, le préconisent. Le procureur de la République n'a rien requis contre ces deux établissements selon le quotidien.

Salomé Vincendon avec AFP