Salon du mariage gay à Paris: "Une vraie catastrophe"

Le mariage homo n'a pas fait un tabac ce week-end à Paris. - -
"C'est une vraie catastrophe!" Pas la peine d'y aller par quatre chemins. Emilie Markovic, créatrice de robes de mariées Lili la mariée, a l'impression d'avoir été "roulée". Ce week-end, elle participait au Salon du mariage gay au Parc floral de Paris. Un événement mis en musique par ClickMyEvent, spécialisé dans l'organisation de mariage communautaire. Elle n'a vu "que quatre couples" et n'a reçu "aucune commande" malgré les 1800 euros investis, explique-t-elle à BFMTV.com.
Même témoignage chez Frédérique Mahé, créatrice de faire-parts Les papiers pimpants, également contactée par BFMTV.com. "Je suis déçue. Je venais spécialement de Bordeaux, j'y croyais. On n'a vu personne. A peine une centaine..." Si elle explique qu'elle a eu la chance de recevoir quelques commandes, elle estime en revanche que son investissement de 1300 euros n'en valait pas la peine. "Je pensais que tout avait été mis en place pour que ce soit une réussite, il n'en était rien."
Et ces deux exposantes ne sont pas seules. Ce dimanche, une pétition a circulé sur les stands, appelant l'organisation à se justifier. "On nous avait promis des têtes d'affiche pour la soirée VIP, on nous avait parlé de stands tenus par Chanel, par Chomet", explique à BFMTV.com Emmanuel Attiach, DJ de 1Dream1Event qui affirme avoir reçu des mails de 47 exposants sur 55 ce lundi soir. Tous mécontents, certains évoquant même une plainte contre l'organisateur. Dans Le Figaro, un bijoutier explique avoir investi 30.000 euros, pour seulement une paire d'alliances vendues.
L'homophobie en question
"Ils nous avaient annoncé entre 5000 et 7000 personnes", s'exclame le DJ. "Faux", rétorque David Giudici, co-organisateur du salon. "On attendait environ 2000 personnes". Quoi qu'il en soit, ce sont 480 entrées payantes qui ont été enregistrées. Bien loin de la foule des grands jours à laquelle s'attendaient les exposants. D'autant que ce salon du mariage gay n'était pas le premier, G-day ayant déjà eu lieu en avril à Paris.
"Nous avons attendu l'adoption de la loi sur le mariage gay et nous pensions que les tensions s'apaiseraient. Mais nous constatons que les actes d'homophobie ont augmenté. Les gens ont peur de sortir", estime l'organisateur. "Dans les allées du salon, c'est ce que m'ont raconté les personnes que j'ai croisées." De plus, ajoute-t-il, "des partenaires médias n'ont pas joué le jeu en annulant les campagnes payées". Mais sans citer aucun nom.
Un autre salon l'an prochain?
Manque de communication, justement, c'est ce que pointent les exposants mécontents. "Le peu de clients qu'on a vus nous ont expliqué qu'ils étaient tombés sur le salon tout à fait par hasard", affirme Frédérique Mahé. "A l'entrée du parc floral, les pancartes étaient minuscules", poursuit Emilie Markovic. L'organisateur, lui, s'interroge. "Et si nous avions fait des affichages en 4x3, on aurait attiré les manifestants. D'ailleurs, notre service de sécurité a dû écarter un groupe de personnes venues protester samedi matin", indique David Giudici qui déclare être lui aussi "déçu de cet échec", tout en promettant d'organiser un nouveau salon l'an prochain. Avec des tarifs préférentiels pour les exposants de cette année.
"Hors de question de leur faire à nouveau confiance", répondent les exposants. "Personne ne va tendre l'autre joue après ce fiasco", insiste Emilie Markovic. "Un salon du mariage au Parc floral, j'en rêvais. Avant même les commandes, je rêvais de nouvelles rencontres, j'y croyais. J'ai pris le risque, je suis déçue. Heureusement que d'autres salons sont déjà prévus, ailleurs, avec d'autres organisateurs", conclut, philosophe, la créatrice de faire-parts.