Rythmes scolaires : la réforme qui ne passe pas pour plus d’un Français sur deux

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Les professeurs sont en grève ce jeudi et les Français dans leur grande majorité sont plutôt d’accord avec eux puisque selon un sondage exclusif pour BFMTV, 54% des sondés estiment que le gouvernement devrait abandonner la réforme des rythmes scolaires. Ce jeudi, les enseignants sont appelés à cesser le travail par plusieurs syndicats (pas d'appel national, plusieurs manifestations et grèves annoncées par plusieurs syndicats d'enseignants, d'animateurs et auxiliaires de maternelle). La grève sera suivie au niveau national par 25% des enseignants des écoles. A Paris ce chiffre devrait monter jusqu’à 50%, selon le ministère. D’autres chiffres sont avancés par le SNUipp pour qui 70% des enseignants ne feront pas classe en Ile-de-France et 150 écoles seront totalement fermées.
« Les modalités de mise en œuvre contestées »
Yves-Marie Cann est Directeur adjoint du Pôle Opinion à l'institut CSA.Il constate une plus grande volontés de mettre en place cette réforme en région parisienne qu'en province. « On voit qu’il existe aujourd’hui un relatif consensus sur la nécessité de mieux adapter les rythmes scolaires aux besoins des enfants. La contestation se porte aujourd’hui plutôt sur les modalités de mise en œuvre de cette réforme et les moyens qui sont donnés aux communes pour appliquer au mieux cette réforme. Et ceci peut expliquer le fait que les habitants de la province souhaitent un abandon de la réforme tel qu’elle est envisagée aujourd’hui alors qu’en Ile-de-France où les communes sont généralement plus riches on a un souhait de mise en œuvre de cette réforme ».
« Un gros changement mais les enfants sont épanouis »
Et effectivement, en Ile-de-France, certaines communes sont en faveur de la poursuite de la réforme. C’est le cas d’Aubervilliers. Daniel Garnier est maire adjoint (PS) aux politiques éducatives. Et il continue de soutenir la réforme des rythmes scolaires. Selon lui, c'est justement dans des villes défavorisées comme la sienne que la réforme est utile. « A Aubervilliers on a des enfants qui ne connaissent que l’école comme activité. Et on sait très bien que l’ouverture que peuvent avoir les enfants sur autre chose que l’école est un facteur de réussite scolaire aussi. C’est un gros changement pour les enseignants, laisser sa classe, voir des intervenants associatifs prendre les enfants avec eux… Les enseignants peuvent se sentir un peu dépossédés de quelques choses. Mais ce n’est pas du tout notre objectif. Et puis les parents constatent que les enfants sont épanouis ».
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