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Rouen: un immeuble inoccupé loué 100.000 euros par mois par l'Etat

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L'Etat loue depuis plus d'un an un grand immeuble de bureaux à Rouen. Problème: les services administratifs qui auraient dû y être transférés n'y ont jamais été installés.

Cent mille euros par mois, charges comprises: c'est le montant du loyer payé rubis sur l'ongle par l'Etat pour l'immeuble Concorde, un bâtiment de bureaux de neuf étages situé à Rouen. Pourtant, les 12.000 m2 et le parking de stationnement en sous-sol restent désespérément vides depuis plusieurs années, a révélé Paris-Normandie.fr.

La démarche de l'Etat de louer ce bâtiment partait pourtant d'une bonne intention: faire des économies, en regroupant dans un même lieu différents services administratifs, comme la Direction départementale de la jeunesse et des sports, ou encore l'Agence régionale de santé de Haute-Normandie, aujourd'hui dispersés dans différents immeubles de Rouen. 

Au moment de la signature du bail, en 2011, des travaux de rénovation ont été jugés nécessaires, dans cet immeuble qui était inoccupé depuis 2009. Le propriétaire des murs, une société civile immobilière nantaise, a alors entrepris un vaste chantier. "Là, ont été découvertes des malfaçons et des zones d'amiante. La prise à bail a alors été reportée à 2014", explique à BFMTV la sous-préfète de Seine-Maritime, Agnès Bouty-Triquet. 

"Une réflexion est en cours", indique la préfecture

En juin 2014, les locaux étaient enfin prêts à accueillir les différents organismes départementaux. L'avocat de la SCI nantaise indique d'ailleurs à BFMTV.com qu'un diagnostic réalisé en décembre 2012 certifie de l'assainissement du bâtiment sur le risque d'amiante. Mais un nouveau problème a surgi: les conséquences de la réforme territoriale, discutée à ce moment-là à l'Assemblée nationale, et menant à la fusion de deux Normandie au 1er janvier 2016.

"Les services d'Etat doivent être rassemblés par région et non plus par département, nous avons donc suspendu la décision de déménager les services concernés, et engagé une réflexion qui fait encore l'objet de discussions", indique poliment la sous-préfète.

Agnès Bouty-Triquet confirme toutefois que "l'Etat s'acquitte des loyers depuis 2014" pour cette grande coquille vide auprès de la SCI nantaise. Selon certaines sources, le bail aurait été signé pour dix ans en échange du financement des travaux de rénovation par le propriétaire, mettant aujourd'hui l'Etat dans l'embarras. Interrogée à ce sujet, la sous-préfète n'a pas confirmé, et a simplement indiqué "que tout est fait pour trouver une solution".

Alexandra Gonzalez avec Claire Elien