RMC/BFMTV, Libération, Société Générale : la traque du tireur solitaire continue

Le tireur solitaire à la station de tram devant les locaux de RMC/BFMTV - -
L’auteur de la fusillade lundi dans Paris d’abord au siège de Libération puis à la Société Générale à la Défense court toujours. Il est soupçonné d'avoir grièvement blessé par balles un photographe dans le hall du quotidien Libération lundi, avant de tirer des coups de feu devant une banque à La Défense. Il aurait aussi contraint un automobiliste à le déposer non loin des Champs-Élysées, après les tirs à La Défense. Le suspect, toujours en fuite, est également soupçonné d'être l'auteur d'une agression vendredi au siège de RMC et BFMTV (voir la vidéo). L'homme n'ayant pas été identifié, le procureur de Paris a décidé de lancer un appel à témoins et de rendre publiques des photos du suspect issues d'images de vidéosurveillance. Une méthode qui devrait porter ses fruits à en croire Luc Poignant, responsable SGP Police à Paris. Selon lui, « ce qui est intéressant c’est qu’en diffusant l’image, l’individu soit reconnu. Tous les gens qui sont autour de lui aujourd’hui qui possèdent un smartphone ou regardent la télévision ont vu son visage. Donc ce n’est plus un individu comme les autres dans Paris. C’est la toile qui se tisse. Il faut aussi qu’il se dise, s’il entend, que c’est l’homme le plus traqué de France en ce moment ».
« Il est susceptible de recommencer »
Si la pression est forte et que l’étau pourrait se resserrer très vite, l’homme est pourtant toujours dans la nature et on ne sait pas où. Et cela ne facilite pas le travail des enquêteurs. « Tant que la personne n’est pas appréhendée, elle est dangereuse. Il faut être très prudent. C’est quelqu’un qui a tiré sur individu, il est susceptible peut-être de recommencer. Ça demande beaucoup de précaution notamment au moment de l’interpellation », explique sur RMC Luc Poignant. Si on ne sait pas où est le tireur, il manque aux enquêteurs une autre information de premier ordre. Où va-t-il aller désormais ? Et c’est bien cela qui freine et repousse l’arrestation de cet home. « On ne sait pas où il va. BFMTV, Libération, Société Générale… quel est le rapport ? Ça aurait été une autre chaine de télévision ou de radio, il y aurait eu une logique. Là, il n’y en a pas », précise Luc Poignant
Va-t-il se terrer ou repasser à l'acte ?
L’autre question qui se pose : mais que va faire le tireur maintenant qu’il sait qu’il est traqué par la police ? Le criminologue Jean-Pierre Bouchard apporte ce mardi sur RMC quelques éléments de réponse. « Est-ce que la pression policière va le pousser à se terrer et à se faire oublier ou est-ce qu’au contraire ça va le pousser à repasser à l’acte, à aller ailleurs. C’est difficile à prévoir car c’est à la fois quelqu’un de très organisé dans sa façon d’accéder aux scènes d’agressions. En revanche au moment de passer à l’acte, on comprend moins sa cohérence, c’est la raison pour laquelle il ne serait peut-être pas étonnant si on l’interpelle de découvrir que c’est quelqu’un qui a des mobiles très personnels voire est troublé psychologiquement ».
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Le jeune assistant photographe blessé lundi dans les locaux de Libération, se trouve toujours dans un état grave, les médecins lui ont retiré une partie du poumon et la rate, il a été placé en coma artificiel.
Si vous avez des informations susceptibles d’aider les enquêteurs dans leurs recherches un mail et un numéro de téléphone sont à votre disposition. Numéro vert (0800 00 27 08) et mail (pppj-appelatemoin@interieur.gouv.fr).