Réservations, valises, repas... En vacances aussi, les femmes portent la charge mentale

D'après une étude réalisée par l'Ifop, les Françaises déclarent majoritairement avoir organisé le voyage, préparé les valises des enfants et fait le ménage sur le lieu de vacances.

La charge mentale des femmes ne prend pas de vacances. C'est ce que révèle une étude menée par l'Ifop pour Voyageavecnous, et dont les résultats ont été publiés ce jeudi: 66% des Françaises estiment avoir fait plus de tâches liées à l'organisation des congés et des voyages que leur compagnon, contre 34% des hommes.

Avant même de prendre la route des vacances, ces inégalités sont prégnantes, comme le montrent les résultats issus de l'étude. Choix de la destination et de l'organisation du trajet (réalisés à 37% par les femmes contre 26% par les hommes), préparation des valises des enfants (78% contre 10%), réservation du lieu d'hébergement (48% contre 26%)... Les réponses font état d'un plus grand investissement des femmes que de leur conjoint.

Seul terrain sur lequel l'implication des hommes dépasse celle des femmes, la conduite reste à 58% une tâche considérée comme masculine.

"La conduite de la voiture familiale (...) demeure une chasse gardée masculine", écrit François Kraus, directeur du pôle "Genre et sexualité" de l'Ifop, à l'origine de l'étude.

54% des femmes prennent en charge les repas

Après l'arrivée sur le lieu de villégiature, d'autres inégalités font jour, pointe du doigt l'Ifop. Sur place, le linge des enfants est lavé à 75% par les femmes, contre 11% des hommes. En grande majorité, ce sont également elles qui prennent en charge les repas durant les vacances (à 54% contre 24% pour les hommes).

À cela s'ajoutent d'autres tâches et décisions, comme le fait de prendre des photos de vacances (ce dont elles se chargent à 53% contre 29% de leurs conjoints), ou de choisir les activités et les restaurants. Côté budget aussi, ce sont les femmes qui ont majoritairement à charge de tenir les comptes et de gérer les dépenses du couple ou de la famille (49% d'entre elles, contre 33% des hommes).

"Cette enquête montre que les vacances, qu'il s'agisse de leur préparation ou de leur déroulement, n'échappent pas au privilège de genre qui veut que les hommes en fassent globalement moins que les femmes dans la plupart des tâches liées à la vie de couple et aux enfants. (...) Malgré la plus grande disponibilité du conjoint, la trêve estivale ne parvient donc pas à rompre les modèles conjugaux et familiaux inégalitaires", conclut François Kraus.

Elisa Fernandez