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Rescapée du Bataclan, elle estime "devoir sa vie" au vigile Didi

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Deux mois après l’enfer du Bataclan, une rescapée témoigne d’un héros oublié. Un vigile, surnommé Didi, a ouvert les issues de secours afin que les spectateurs puissent s’enfuir. Aujourd’hui, ces survivants se battent pour qu’il obtienne la nationalité française et la Légion d’honneur.

Myriam se trouvait au Bataclan le 13 novembre dernier. Rescapée, elle aurait pu ne pas s’en sortir si un vigile ne lui avait pas ouvert la porte. Cet homme, c’est Didi. Souhaitant garder l’anonymat, il faisait partie des six agents de sécurité qui surveillaient le concert des Eagles of Death Metal ce soir-là. Alors que les terroristes commencent à tirer sur les terrasses, lui s’engouffre dans la salle de spectacle pour prévenir le public. Sans se poser de question, le vigile va également avoir un réflexe salvateur. Il va ouvrir deux issues de secours du Bataclan. Sans cela, le bilan (de 89 victimes) aurait pu être encore plus lourd.

"Il a pris le leadership"

Alors que les tirs retentissent toujours, des dizaines de personnes s’engouffrent dans l’une des issues de secours, donnant sur le passage Saint-Pierre Amelot.

Parcours des rescapés du Bataclan de l'issue de secours à la résidence universitaire.
Parcours des rescapés du Bataclan de l'issue de secours à la résidence universitaire. © Google Maps

Didi les suit et les guide dans une résidence universitaire, quelques mètres plus loin dans la rue. "Il nous disait d’entrer, de monter les étages, d’aller le plus haut et le plus vite possible", se souvient Myriam, qui faisait partie du mouvement.

"Il a pris le leadership alors qu’on était tous abasourdis et terrorisés", témoigne-t-elle.

Sang-froid et bienveillance

Le vigile fait quant à lui preuve d’un grand sang-froid. "Il avait son talkie-walkie. Il parlait avec une voix assurée. Il était calme, efficace", confesse la rescapée. Durant leur confinement, l’agent de sécurité a également porté un œil bienveillant sur l’ensemble du groupe.

"Il allait d’un étage à l’autre. Il nous demandait qui était blessé, si on avait besoin d’eau et de couvertures (…) J’estime lui devoir ma vie, comme tous ces gens qui sont sortis par les issues de secours."

Une pétition pour la reconnaissance

Deux mois après les attentats, plusieurs rescapés à l’instar de Myriam se mobilisent pour que Didi ne soit pas oublié. Aujourd’hui, cet Algérien refuse le titre de "héros" mais aimerait obtenir la nationalité française.

Une pétition, qui a déjà recueilli plus de 27.136 signatures en deux semaines, a été adressée à François Hollande pour qu’elle lui soit accordée. Les signataires se battent également pour que cet héros modeste obtienne la Légion d’honneur.

>> Retrouvez le reportage complet dans le "Grand Angle" de ce jeudi soir, à 22h45 et 23h45 sur BFMTV.

Pierjean Poirot avec Sarah-Lou Cohen et les équipes de Grand Angle