"Reprendre la politique entre nos mains": "Nuit Debout" essaime à Toulouse

"Nuit Debout" sur la place du Capitole de Toulouse, le 6 avril 2016 - ERIC CABANIS, AFP
"Reprendre la politique entre nos mains": étudiants, intermittents, SDF, professeurs ou ingénieurs se sont réunis mardi soir à Toulouse pour une deuxième "Nuit Debout", dans le sillage du mouvement lancé à Paris le 31 mars.
Au pied du Capitole baigné de soleil, des pancartes clament le nom et la date de ce mouvement spontané: "Nuit Debout", "inventer la société de demain", "37 mars" selon leur nouveau calendrier. Un barnum abrite quelques denrées, un autre est orné d'une banderole dénonçant le mal-logement, près de deux enceintes posées sur des tabourets.
Pour la deuxième soirée consécutive, en parallèle de celui de la place de la République à Paris et de celle du Bouffay à Nantes, quelque 300 personnes se sont rassemblées à partir de 18h00 sur la grande place centrale de la Ville rose, dans le but de "faire converger les luttes" et d'exprimer un "ras-le-bol global".
Au micro, on détaille le fonctionnement de l'assemblée générale: temps de parole limité à 2 minutes, inscription de chacun sur une liste, présence d'une "crieuse" pour lire les contributions de ceux qui ne souhaitent pas s'exprimer en public.
Le langage mimé de la réunion est aussi expliqué aux quelques participants assis sur les pavés et à la foule qui se presse derrière eux: mains agitées en l'air pour exprimer l'assentiment, bras en croix pour le mécontentement, moulinets pour s’agacer d'une redite...

"L'idée c'est de recréer une agora dans l'espace public", estime Marc, 26 ans, un brassard autour du bras. "Exprimer un ras-le-bol général, contre la société, le gouvernement. Reprendre la politique entre nos mains", ajoute-t-il, avant de prendre en notes les tours de parole.
A Toulouse, le mouvement s'est amorcé lors de l'occupation du Théâtre Garonne, le 31 mars au soir, par des intermittents, bientôt rejoints par des syndicalistes et des membres de la "Nuit Debout".
