Rennes: le lanceur de balles de défense est-il trop dangereux?

Un jeune homme gravement blessé à l'oeil par un projectile ce jeudi à Rennes, en marge de la manifestation contre la loi travail, a définitivement perdu la vision de l'oeil gauche. Le médecin légiste qui l'a examiné "a confirmé la perte fonctionnelle, totale et irréversible, de la vision de l'oeil gauche".
Alors que l'étudiant en géographie à Rennes 2, âgé de 20 ans est toujours hospitalisé, sa famille met en cause les forces de l'ordre et impute l'accident à un tir de lanceurs de balles de défense 40 (LBD 40).
L'IGPN en charge de l'enquête
Pour le moment aucun lien n'est avéré entre la blessure et l'utilisation de ce matériel. L'Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN), a été saisie par la parquet, afin de déterminer dans quelles circonstances le jeune homme a perdu son oeil.
Luc Poignant, du syndicat SGP Police appelle ce samedi sur BFMTV à garder la plus grande prudence avant l'obtention des résultats de l'enquête en cours.
"Il ne faut surtout pas tirer de conclusions beaucoup trop hâtives. Est-ce que c'est effectivement un tir de LBD 40 ou est-ce que c'est un autre projectile envoyé par quelqu'un d'autre, et certainement pas par les forces de l'ordre en tout cas, l'enquête le déterminera."
Dispersion des individus agressifs
Les LBD 40 sont constitués d'une partie en mousse et d'une autre en plastique, contrairement aux Flashball, confectionnés en caoutchouc dur. Ces lanceurs de balles de défenses peuvent atteindre une cible jusqu'à 50 mètres et ne doivent être utilisés que dans le but de disperser des individus agressifs envers les forces de l'ordre.
"On parle de maintien de l'ordre, de conditions anormales, qui sont celles de se retrouver face à des individus dangereux et agressifs, qu'il est impossible d'arraisonner autrement que par la force." détaille Philippe Couvreur, rédacteur en chef du magazine Action, spécialisé dans les armes et la sécurité.
Les forces de l'ordre sont sommées de ne tirer que sur le buste de l'agresseur et non en direction du visage ou des parties génitales. Depuis 2007, près d'une dizaine de personnes ont perdu l'usage d'un oeil à cause de ces tirs.