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Société

Rennes: la police charge les manifestants à bord de véhicules et fait plusieurs blessés

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Selon de nombreux témoignages de manifestants et de journalistes, la police a chargé les manifestants contre la loi Travail à bord de plusieurs véhicules. Plusieurs personnes ont été blessées.

Une charge policière, menée à l'aide notamment de véhicules de police, de lacrymogènes, puis de coups de matraque pour empêcher des manifestants contre la loi Travail d'accéder à la rocade de Rennes, a fait plusieurs blessés qui ont dû être pris en charge par les pompiers.

Portières ouvertes dans la manif

Les pompiers appelés sur place ont pris en charge deux blessés, a constaté l'AFP, tandis qu'un troisième avait été emmené directement par les manifestants aux urgences, a indiqué sur place un représentant du syndicat SUD. Plusieurs journalistes ont aussi reçu des coups de matraques. 

Lors de cette charge, peu avant 15h, quatre à cinq véhicules de police ont d'abord roulé sans s'arrêter en direction de quelque 300 manifestants pour les disperser. Les policiers ont alors ouvert les vitres des véhicules pour vaporiser au passage de grandes quantités de gaz lacrymogène sur les manifestants. Les véhicules ne se sont arrêtés qu'après avoir traversé la foule.

Puis plusieurs dizaines de membres des forces de l'ordre ont pourchassé les manifestants pour achever la dispersion, à coups de matraque. Les blessés ont été constatés à l'issue de ces deux charges. A la mi-journée, près d'un millier de manifestants (syndicat Sud et étudiants) étaient partis du centre de Rennes vers la préfecture Beauregard, à l'est de la ville.

1.200 manifestants selon la préfecture

Ils devaient rejoindre un autre cortège composé des autres syndicats opposés à la loi Travail qui tenaient depuis 8h un barrage filtrant en périphérie de Rennes. En tête de manifestation, quelques jeunes arboraient un maquillage simulant des blessures sanguinolentes avec du ruban adhésif noir sur la bouche et les poignets entravés par de fausses menottes.

Les deux cortèges, totalisant près de 1.200 manifestants selon les chiffres de la préfecture, se sont rejoints vers 13h à la hauteur de la préfecture, tirant des pétards, des fumigènes et faisant résonner des sirènes devant un cordon de gendarmes. C'est après cette réunion des deux cortèges que plusieurs centaines de personnes de cette manifestation ont pris la direction de la rocade en vue de la bloquer. Jointe par téléphone, la préfecture d'Ille-et-Vilaine n'a pas donné suite à nos sollicitations. 

Le préfet défend les forces de l'ordre

Jeudi soir, lors d'une conférence de presse, le préfet a contesté toute volonté d'agressivité des forces de l'ordre, tout en rappelant les "conditions extrêmement difficiles" de leurs interventions. 

"Il y avait 20 fonctionnaires de police mais 300 manifestants particulièrement déterminés en face d'eux", a-t-il dit, "ils sont intervenus sur une bretelle qui rejoignait la rocade, l'enjeu n'était naturellement pas de repousser les manifestants vers cette rocade c'était donc de s'interposer entre cette rocade et les manifestants", a expliqué le préfet.

"C'est la raison pour laquelle ils ont été obligés de déborder les manifestants, peut-être dans des conditions de rapidité qui ont pu apparaître à certains comme un signal ou un signe d'agressivité à leur égard, ça n'était pas le cas", a-t-il plaidé. "Il y a eu la volonté de s'interposer, pour ce faire il fallait bien passer, contourner les manifestants", a-t-il ajouté.
P.A. avec AFP