"Laissez-vous toucher": le diocèse de Tours retire une campagne de communication "maladroite"

En faisant une référence très maladroite à l'Évangile, une campagne de communication du diocèse de Tours fait polémique. - BFMTV
Alors que le diocèse de Tours organisait, jeudi, une prière pour les malades dans la Basilique Saint-Martin, le choix des mots utilisés pour la campagne de communication a choqué plus d'une victime d'abus sexuels, pointent France Bleu Touraine et La Nouvelle République. Sur la brochure, les fidèles sont en effet invités à "se laisser toucher".
"C'est moi, n'ayez plus peur. Laissez-vous toucher", est-il écrit.
Une référence à l'Évangile plus que "douteuse", d'une "ambiguïté choquante", selon les associations de victimes d'abus sexuels au sein de l'Église catholique.
"On ne nous a pas écoutés", s'indigne Christian Guéritauld, président du collectif Voix Libérées, qui explique auprès de La Nouvelle République avoir demandé à ce que l'image soit supprimée avant la messe en question, demande restée lettre morte. "On ressent de l’indifférence de la part de l’institution. Je ne sais même pas comment quelqu’un a pu imaginer un tel slogan."
Ce collectif rassemble neuf anciennes victimes présumées d'un prêtre tourangeau, l'abbé Tartu. Les faits reprochés remonteraient aux années 1980.
"Bon sang, il y a quand même des gens qui devraient réfléchir avant de poser trois mois sur une affiche, à la fin!", déplore-t-il encore, cette fois auprès de France Bleu Touraine.
"Pas d'arrière-pensées ni d'ambiguïté"
Contacté par nos confrères, le diocèse de Tours reconnaît une forme de communication "maladroite" et un problème de communication entre les services en interne. "Ce titre a été choisi par les organisateurs de la prière pour les malades il y a plusieurs semaines, sans arrière-pensées ni ambiguïté", se défendent encore les responsables.
Cette "maladresse" tombe d'autant plus mal que des procédures sont en cours pour indemniser les victimes d'abus sexuels dans l'Eglise, après que le rapport Sauvé, il y a un an environ, a fait état de près de 330.000 mineurs concernés depuis les années 1950.
Le diocèse a finalement supprimé la publication de sa page Facebook, après s'être rendu compte des critiques visant son affiche parmi les commentaires de la diffusion en direct de la prière sur YouTube.