Radicalisation en prison: un député propose d'installer des micros

La coursive d'un étage de la prison des Baumettes, à Marseille. - Anne-Christine Poujoulat - AFP
Privés de liberté en cellule, les détenus français pourraient perdre leur liberté d'expression dans les espaces collectifs. Le député UMP Guillaume Larrivé propose d'installer des micros pour surveiller leurs conversations, dans les lieux où la radicalisation à l'Islam est susceptible de se produire: la cour de promenade, la bibliothèque, les salles de culte...
Son inquiétude prend source dans un rapport qu'il vient de terminer sur l'islamisme en prison. Selon Guillaume Larrivé, "la radicalisation est aujourd'hui susceptible de concerner plusieurs centaines de détenus", explique-t-il sur BFMTV et RMC.
Or, ce prosélytisme se ferait de plus en plus discrètement. "Les signes extérieurs ont presque totalement disparu, laissant la place à une radicalisation plus difficile à repérer", observe-t-il.
Un droit actuellement réservé aux magistrats
Pour contrer cela, il préconise de donner la possibilité à l'administration pénitentiaire de sonoriser les lieux collectifs. Pour cela, "les directeurs d'établissement et certains officiers de l'administration pénitentiaire" devraient "se voir reconnaître la qualité d'officier de police judiciaire, et certains personnels de surveillance acquérir la qualité d'agent de police judiciaire", écrit le député dans son rapport, selon Le Figaro.
Selon ses dires, en Angleterre, "dans chaque établissement pénitentiaire, des policiers en charge des questions de terrorisme et de criminalité organisée sont chargés de recueillir des renseignements, en ayant la possibilité d'effectuer des enquêtes et de recourir, le cas échéant, à la sonorisation des locaux".
En France, actuellement, seuls les magistrats ont la possibilité de placer un détenu mis en examen sous écoute, dans le cadre d'une enquête. Quant aux conversations téléphoniques passés depuis les téléphones fixes de la prison, elles sont systématiquement surveillées. Joints par BFMTV.com, le Contrôleur général des prisons et l'OIP (Observatoire international des prisons) n'ont pas souhaité réagir pour le moment à cette proposition.