BFMTV
Société

Quand la drogue prend ses quartiers au travail

-

- - -

D'après une étude de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue, près de 10 % des Français consommeraient du cannabis pendant le travail.

Par ennui, pour lutter contre le stress ou pour doper ses performances... La drogue semble de plus en plus présente sur le lieu de travail, selon la dernière étude en date (2012) de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie.

Pour le cannabis, le chiffre est impressionnant : près d'un Français sur 10 en consommerait pendant le travail. Et ce chiffre augmente si l'on y ajoute d'autres produits tels que les médicaments, l'alcool, la cocaïne.

Les secteurs les plus concernés sont la restauration, les milieux du spectacle et ceux de l'information et de la communication.

15 à 20% des accidents professionnels

L'enjeu est majeur pour les employeurs : ce sont eux qui sont responsables de la sécurité de leurs employés. Or l'usage des drogues expliqueraient 15 à 20 % des accidents professionnels, de l'absentéisme et des conflits au travail.

Maxence est serveur dans un restaurant, pour tenir, il consomme du cannabis, au risque de perdre son emploi. "Il ne faut pas le faire tous les jours non plus", selon lui, "il faut faire attention, il faut que les clients soient contents, que le patron soit content aussi".

Marc Elie, directeur de la société Elicole, qui organise des sessions de prévention dans les entreprises, a réalisé une étude auprès de l'une des grandes entreprises du BTP, il estime que "sur les 7.000 collaborateurs, on avait 30% de gens positifs", soit 1.200 personnes. 400 d'entre eux ont été contrôlés à la cocaïne, à l'héroïne ou à l'amphétamine, détaille encore Marc Elie qui dénonce une situation "dramatique" et dangereuse.

"Il est temps d'agir"

Les salariés, qui exercaient différents postes, ont été contrôlés en milieu de matinée, "cela veut dire que ce sont des gens qui se sont levés, qui ont pris un petit café, qui ont fumé un petit pétard et qui sont venus bosser".

Pour Gérald Demortière, médecin du travail, l'explication est le manque de prévention sur les lieux de travail. Il évoque sur RMC un "tabou" et une "difficulté à aborder le sujet de manière systématique. Il est temps d'agir", conclut le spécialiste.

La rédaction J. Morin