PSA : le plan renégocié cette semaine

Le gouvernement examine cette semaine le plan annoncé par PSA qui contient notamment la suppression de 8000 emplois. - -
Le gouvernement entame cette semaine des discussions au sujet du plan de suppression de 8000 emplois ainsi qu'au sujet de l'avenir du site d'Aulnay. Mercredi, Philippe Varin, président du directoire du groupe PSA Peugeot Citroën, devrait être reçu par Arnaud Montebourg.
Le plan de 8000 suppressions d'emploi de PSA « n'est pas acceptable en l'état, il faut en améliorer considérablement la qualité », a déclaré dimanche le ministre de l'Economie et des Finances Pierre Moscovici. Au total, environ un emploi sur dix dans l'activité automobile de PSA en France devrait disparaître. Un expert a été nommé pour examiner la santé financière du groupe.
Hollande : « des choix stratégiques qui n'ont pas été bons »
Le gouvernement lèvera le voile le 25 juillet en Conseil des ministres sur le plan stratégique pour l'industrie automobile. François Hollande a renvoyé samedi PSA à ses responsabilités en incriminant « des choix stratégiques qui n'ont pas été bons ».
François Hollande a ajouté que le gouvernement étudiait aussi la manière dont l'Etat et les collectivités locales pourraient soutenir la filière française en achetant directement des modèles électriques ou hybrides pour leurs flottes de véhicules. Une proposition jugée « symbolique » par Claudy Lebreton, président de l'assemblée des départements de France et président du Conseil général des Côtes d'Armor, qui y voit « un effort collectif au redressement de ce grand groupe automobile ».
Les moyens du gouvernement « limités »
Une vision que ne partage pas Hervé Mariton, député UMP de la Drôme : « Ce n’est pas à la hauteur de la crise que vit PSA aujourd’hui. Le véhicule électrique est sûrement quelque chose d’intéressant pour l’avenir, un phénomène puissant dans quelques années mais ça ne l’est pas encore aujourd’hui. S’il s’agit de vendre des centaines de milliers ou des millions de véhicules, on n’y est pas, aujourd’hui, en termes de capacité industrielle ou en termes d’outils technologiques adaptés, cela se fera dans la durée. »
Mais le gouvernement pourrait bien avoir peu de latitude pour contrer le plan de PSA. Eric Saint-Frison, consultant en automobile et ancien président de Ford France estime que les moyens du gouvernement sont « limités » : « C’est une entreprise privée dans laquelle ils n’ont pas de part de voix, donc c’est assez limité. De plus, la contrainte du groupe PSA n’est pas uniquement liée à la consommation de voitures en France, donc les moyens mis à disposition du gouvernement Ayrault sont assez limités. »