Procès: sa compagne téléphone à son amant, il lui fracasse le crâne

Un homme soupçonné d'avoir fracassé le crâne de sa petite amie après avoir appris qu'elle avait un amant comparaît ce mardi à Evry. (Photo d'illustration) - Philippe Huguen - AFP
Le coup de téléphone aurait dû rester discret. Une femme a été tuée dans un déchaînement de violence inouï pour avoir été surprise en train de passer un coup de fil à son amant. Le procès du suspect s'ouvre ce mardi à Evry, dans l'Essonne: il s'agit du compagnon de la victime, accusé d’avoir fracassé le crâne de sa compagne, une chauffeuse de bus âgée de 33 ans, retrouvée morte sur un parking de Monthléry, dans l’Essonne, fin janvier 2012.
Un corps sous une voiture
Lorsque les enquêteurs arrivent sur la scène du drame, au petit matin du 26 janvier 2012, l’incompréhension règne. Le corps sans vie d’une femme gît sous une voiture, qui se révélera être la sienne. Le haut du corps est situé sous le moteur, seules les jambes dépassent au niveau des roues avant.
Le crâne de la victime est fracassé et une entaille longue de 10 cm est visible sur son cou. Pis, les enquêteurs constatent une trace de pneu sur le corps de cette femme. On lui a roulé dessus, ça ne fait aucun doute. Etait-ce avant, ou après son décès? Telle est l’une des nombreuses questions auxquelles la police doit répondre ce jour-là, comme l’expliquait Le Parisien à l'époque.
Le suspect est vite retrouvé
Il faut alors peu de temps aux enquêteurs pour identifier un suspect, en l’occurrence le compagnon de la chauffeuse de bus. D’après plusieurs témoignages recueillis à l’époque, l’homme est très jaloux, le couple qu’il formait avec la victime avait déjà connu de violentes disputes et de nombreuses ruptures dans le passé.
Par ailleurs, le suspect possède déjà un casier judiciaire conséquent. Il a été condamné pour des violences ainsi que pour un viol commis sous la menace d'une arme, puis d’une tentative d'homicide volontaire en 1995, alors qu’il était mineur. Il est interpellé cinq jours après la découverte du corps.
Un appel téléphonique fatal
C’est à ce moment qu’il livre sa version des faits. Tout a débuté à la suite d’une énième dispute avec sa compagne. Appelé à quitter leur domicile, il se serait muni d’une couverture pour passer la nuit sur la banquette arrière de la voiture de celle-ci.
La trentenaire ne le remarque pas, le lendemain, au moment de prendre le volant. Se croyant seule, elle appelle alors en route son nouveau petit ami, un collègue de travail, avec qui elle échange "des mots doux", selon les termes de l’accusé.
Ulcéré, son compagnon se manifeste à ce moment-là. Le couple se dispute violemment et la chauffeuse est obligée de se garer sur un petit parking en terre, au centre de Montlhéry.
Des coups de cailloux et une brique
La violence décrite par l’unique suspect de cette affaire laisse sans voix. L’homme explique avoir sorti de force sa petite amie avant de la frapper à plusieurs reprises. C’est ensuite qu’il lui jette plusieurs cailloux au visage, avant de lui saisir la tête pour la cogner sur une brique. Quant à l’entaille au cou? Il ne s’en souvient pas.
La suite, rappelle l’AFP, c’est à un ami qu’il l’avait confiée, juste avant son interpellation: "Je suis monté dans la voiture juste après lui avoir mis des coups de cailloux. J'ai fait un aller-retour. Une marche arrière et une marche avant... J'étais comme un fou!"
Il lui écrit après l'avoir tuée
Face aux enquêteurs, toutefois, l’homme se montre moins expansif. Il évoque même "une mauvaise manœuvre" alors qu’il aurait tenté de transporter le corps aux secours… Quelques heures après les faits, l’accusé enverra même un SMS à sa victime: "Fais-moi signe quand tu auras le temps. Bisous. Je t'aime."
Le verdict est attendu jeudi.