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Société

Pour un Français sur deux, on ne se remet jamais complètement d'un deuil 

Un cimetière - Image d'illustration

Un cimetière - Image d'illustration - (Photo d'illustration) - Christophe Archambault - AFP

L'association Empreintes réclame un meilleur accompagnement des employés en deuil dans le milieu professionnel.

Alors que se tiennent ce vendredi au Sénat les Assises du Deuil, une étude publiée ce jour par le Credoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie), en collaboration avec l'association Empreintes, remet en perspective certaines idées pré-conçues liées à cette douloureuse épreuve de la vie. 

Sur les 3377 individus, représentatifs des 18 ans et plus, interrogés dans le cadre de ces travaux, on apprend que les perceptions du décès sont multiples, comme le souligne le quotidien La Croix, qui relaie les travaux. Ainsi, 53% des sondés estiment que l'on ne se remet jamais complètement d'un deuil. Ils sont en revanche 26% à penser qu'il se termine un jour.

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La Croix © La Croix

Problèmes de santé 

Une situation qui peut avoir d'autres conséquences, puisque 26% des sondés affirment avoir connu des faiblesses psychologiques pendant près d'un an et 20% pendant plus d'un an, après la perte d'un être cher.

Mais les troubles sur la santé sont également visibles. Ainsi, ils sont plus de 40% à expliquer avoir également ressenti un épuisement physique et avoir augmenté leur consommation de tabac et d'alcool. Ils sont aussi quelques-uns à expliquer avoir contracté une maladie ou avoir été victime d'une fracture.

Accompagnement en milieu professionnel

Au travail également, la perte d'un proche a des conséquences. Ces Assises du Deuil sont notamment organisées afin de réfléchir à l'accompagnement en milieu professionnel. 

"Notre société gomme les vulnérabilités. Il est mal vu d'être fragile et de le rester. C'est probablement à cause d'un sentiment d'impuissance totale face au deuil", explique au quotidien Marie Tournigand, déléguée générale de l'association Empreintes. 

La Croix prend pour exemple la Française des Jeux, qui depuis la disparition brutale d'un employé, a mise en place un suivi proposé aux salariés. 

"Pour moi, il est aussi normal d’organiser une prise en compte du deuil en entreprise que de me soucier de l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle ou de mettre en place des crèches pour les jeunes parents", explique le DRH de la société de jeux de hasard. 

Empreintes réclame une généralisation de ces pratiques et la mise en place d’une politique publique interministérielle de prévention des risques sanitaires, sociaux et économiques liés au deuil, conclut La Croix

Hugo Septier