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Société

Pour les syndicats, le combat pour les retraites a commencé

Nicolas Sarkozy, François Fillon et Eric Woerth devaient arrêter mardi soir les modalités de la réforme des retraites, qui repou"ssera l'âge légal de départ à la retraite au minimum à 62 ans. /Photo d'archives/REUTERS/Benoît Tessier

Nicolas Sarkozy, François Fillon et Eric Woerth devaient arrêter mardi soir les modalités de la réforme des retraites, qui repou"ssera l'âge légal de départ à la retraite au minimum à 62 ans. /Photo d'archives/REUTERS/Benoît Tessier - -

PARIS (Reuters) - La mobilisation sociale contre le projet gouvernemental de réforme des retraites, qui sera dévoilé mercredi matin, commence aujourd'hui, ont déclaré Bernard Thibault et Jean-Claude Mailly.

Force ouvrière organise ce mardi une journée d'action contre la réforme, en cavalier seul, alors que l'intersyndicale (CGT, CFDT, CFTC, FSU, Solidaires et Unsa) appelle à des grèves et des manifestations le 24 juin après une première mobilisation le 27 mai.

Le ministre du Travail, Eric Woerth, dévoilera mercredi à 08h30 le projet de réforme du gouvernement, qui prévoit pour mesure phare le recul de l'âge légal de départ à la retraite, fixé à 60 ans depuis 1983, à 62 ans ou 63 ans vraisemblablement. Une mesure que dénoncent l'opposition et les syndicats.

Les derniers arbitrages, qui incombent à Nicolas Sarkozy, devraient être rendus d'ici mardi soir.

Selon La Tribune, le gouvernement envisagerait de taxer les revenus de l'épargne, y compris celle des ménages les moins aisés.

Le texte, qui devait être soumis préalablement aux partenaires sociaux en vue de possibles ajustements, sera examiné en conseil des ministres à la mi-juillet et présenté au Parlement en septembre, un calendrier qui handicape les syndicats.

"LES CHOSES SÉRIEUSES VONT COMMENCER"

"Beaucoup de commentaires (...) indiqueraient ou chercheraient à convaincre les Français que les choses seraient faites ce soir ou demain matin. Non, ça commence ce soir ou demain matin", a dit Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, sur France Info.

Même constat de la part de Jean-Claude Mailly, dirigeant de FO, malgré les divergences syndicales : "C'est aujourd'hui qu'il faut commencer la bagarre et elle continuera vraisemblablement, j'en suis sûr, au mois de septembre".

"Ce n'est pas une négociation. Ce sont les parlementaires au mois de septembre qui vont prendre la responsabilité d'adopter ou de ne pas adopter un projet de loi. On ne négocie pas, le gouvernement en tient compte ou pas, c'est pour ça qu'on est dans une situation de rapport de forces", a-t-il estimé sur LCI.

Pour Bernard Thibault, le projet en préparation est "une loi qui va être un véritable recul social d'ampleur pour les futures générations".

La mobilisation "commence maintenant et tout va dépendre maintenant du degré de réaction des salariés", a-t-il jugé. "Maintenant, les choses sérieuses vont commencer.

"Ce n'est pas parce que le gouvernement français, le chef de l'Etat, a un projet que ce projet ira au bout", a-t-il poursuivi.

"Nous avons un premier rendez-vous le 24 juin et moi j'appelle le plus grand nombre à réagir très rapidement. En fonction de cette mobilisation, nous envisagerons la rentrée. C'est dire que le projet du gouvernement est loin d'être validé", a dit Bernard Thibault.

Jean-Claude Mailly a ajouté que les syndicats se retrouveraient "peut-être plus tard (...) sur une revendication commune".

La présidente du Medef Laurence Parisot, qui milite pour un report de l'âge légal à 65 ans, a considéré sur France 2 qu'un relèvement à 62 ans "serait un minimum".

Sophie Louet