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Société

Pompiers : le comportement "souriant" de la victime

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Le commandant de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris a annoncé ce lundi la dissolution de l'équipe de gymnastique de l'unité, après la mise en examen de 11 membres de la BSPP, dont certains pour viol en réunion. La victime a également été mise en cause par la défense, pour son comportement "souriant".

L’équipe de gymnastique a été dissoute et l’image des pompiers mise à mal, après la mise en examen de 11 sapeurs parisiens. Selon l’avocat des sapeurs-pompiers de Paris ayant porté plainte après un bizutage, Me Nicolas Cellupica, les pompiers mis en examen ont « avoué les violences subies par les deux victimes », la première pour viol, la seconde pour violences. La scène a été filmée par plusieurs téléphones portables. D'après les informations recueillies par RMC, l'un des avocats des agresseurs, Régis Méliodon, devrait recevoir ce mardi matin plusieurs pompiers présents dans le bus. Ils devraient visionner des vidéos de la scène qui pourrait discréditer le récit de la victime.
Dimanche soir déjà, les avocats de deux pompiers mis en examen ont mis en cause le comportement « souriant » de la principale victime présumée avant et pendant les faits. Ils assurent que la victime aurait prévu, plusieurs semaines auparavant, de susciter un incident lors de ce bizutage. L'avocat des deux victimes a jugé ces propos « véritablement scandaleux ».

« La défense ferait mieux de faire profil bas »

Nicolas Cellupica est l'avocat des deux victimes. La partie adverse met en cause la crédibilité de ses clients. Pour lui, cette attitude est inadmissible : « Il y a eu des vidéos tournées au téléphone portable dans ce bus. Je les ai vues et je les invite à revoir la vidéo de la scène du viol et de regarder la tête de la victime. Très honnêtement, ce discours-là est vraiment scandaleux. Vous imaginez dans quel état est la victime actuellement. Vous imaginez, pour elle, entendre des choses pareilles lui revenir dans la figure. C’est un scandale de dire des choses comme ça. La défense ferait mieux de faire profil bas dans cette affaire ».

« Il n’est pas le seul à avoir subi ça... »

Mathieu (le prénom a été modifié) est ancien sapeur-pompier de Paris où il a travaillé entre 1998 et 2002, il travaille actuellement en Province. Lorsqu'il était sapeur-pompier à Paris, il a vu des actes de bizutage : « Quand vous rentrez, vous êtes seul. Alors, soit vous vous rebellez, dans ces cas-là vous êtes mis en quarantaine et vous avez 10-15 mecs qui ne vous serrent pas la main, pas une fois. Et quand c’est sur un an et demi, ça commence à faire. Vous faites des gardes de 72h avec seulement 24h de récupération et parfois vous enchaînez à nouveau sur des gardes de 72h. Vous êtes épuisé moralement et si vous n’avez personne sur qui vous appuyer, vous craquez. Ou bien alors vous n’êtes pas assez solide et vous vous laissez faire pour intégrer ce noyau dur qui est là depuis des années. Ce que ce jeune a subi, je pense qu’il n’est pas le seul ».

La Rédaction avec Lionel Top