Plus de vélos, plus de PV

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Il y a de plus en plus de cyclistes dans nos villes. A Paris, où le Vélib' lancé en juillet 2007 remporte un grand succès, ils devraient bientôt représenter 2% des usagers de la route. A Toulouse (Haute-Garonne), ils atteignent même 12 %. Une bonne nouvelle pour l'écologie. Mais le problème est que certains s'affranchissent des règles : selon la préfecture de police de Paris, un cycliste sur deux est en infraction. Du coup, les sanctions tombent : entre 2004 et 2008, le nombre de PV a augmenté de 250 %, passant de 4 000 à 14 000.
Un taxi : « Sans lumière ni gilet fluo, on ne les voit pas »
Tout le monde se rejette la faute. Pour les taxis, les vélos dérangent, ils grillent les feux, ne signalent jamais les changements de direction... Bref, ils n'ont rien à faire à Paris. C'est en tous cas ce que pense Jalil Ouadfel, chauffeur de taxi, qui regrette l'absence d'éclairage sur la grande majorité des vélos : « Comment tu veux les voir ? Ils n'ont même pas de gilet fluorescent, ni de lumière, de casque ou de clignotant ; c'est l'anarchie ! »
Un cycliste : « Je me sens plus en sécurité sur le trottoir »
Les cyclistes eux, se défendent, en expliquant que ce sont les infrastructures qui obligent à ne pas respecter le code de la route. François fait du vélo depuis plus de 50 ans. Il le reconnaît lui-même, il fait partie de ces cyclistes qui ne respectent pas le code de la route : « Feux rouges, sens interdits, trottoirs... la totale ! Mais en toute sécurité. Je fais du vélo depuis 50 ans, donc je peux dire que je sais faire, jusqu'au jour où il va sortir un gosse en trombe d'une allée. Parce qu'au niveau urbain tout a changé : avant, les voitures étaient grosses comme des 4CV ou des 4L. Aujourd'hui, on gagne en largeur pour les voitures, mais on perd pour les vélos, donc on se fait serrer contre les bordures. Et je préfère rouler sur le trottoir, où je me sens plus en sécurité. »
Parfois imprudent et toujours vulnérable au milieu d'un trafic complexe, le cycliste est de plus en plus exposé aux accidents. En 2008, 635 victimes ont été recensées à Paris, dont 5 morts -90 % de ces décès étant liés au problème de l'angle mort du camion.
La mairie : « Plus il y a de vélos, plus il y a de sécurité »
A la mairie de Paris, on assure que tout est fait pour que tout le monde cohabitent dans le meilleur des mondes possibles. Gildas Robert, qui y est chargé de la mission mobilité, est convaincu que vélos et voitures peuvent cohabiter : « les études réalisées démontrent que plus il y a de vélos dans la ville, plus il y a de sécurité, puisque justement les automobilistes y font attention. C'est la raison pour laquelle le maire de Paris a souhaité développer une politique de couloirs de bus [ndlr, 400 km de voies sont en effet réservés aux cyclistes dans la capitale et 200 autres km s'y ajouteront d'ici 2013]. Et très bientôt [ndlr, d'ici juillet 2010] les vélos seront autorisés à rouler en contre-sens dans les zones limitées à 30km/h, où on voit mieux les vélos. » Il sera également possible de tourner à droite aux feux rouges de certains carrefours.