Plus d'un Français sur cinq consomme trop d’alcool

- - -
Ce n’est pas de l’alcoolisme, mais ça s’en rapproche dangereusement : au moins 1 Français sur 5 a une consommation d'alcool excessive et qui peut potentiellement mener à la dépendance. Pour le savoir, Michaël Naassila, directeur d’équipe à l'Institut National de la santé et de la Recherche Médicale (Inserm) et spécialiste de l’alcool, a compilé plusieurs études récentes sur le sujet.
« Ne jamais dépasser quatre verres en une occasion »
« On estime entre 20 et 30% les consommateurs qui sont proches des seuils de consommation à risque, et qui ne sont pas encore alcoolo-dépendants », résume le chercheur. Et il suffit de peu de choses : « Les autorités de santé recommandent de ne pas dépasser trois verres par jour pour les hommes, deux verres pour les femmes, en essayant de s’abstenir au moins un jour par semaine. L’autre recommandation est de ne jamais dépasser quatre verres en une occasion ». Le tout, sans jamais perdre de vue les méfaits de l’alcool, quelle que soit la quantité consommée. « Si une majorité des Français connaissent bien les effets bénéfiques de l’alcool, il y a aussi beaucoup d’études qui montrent que de faibles consommations d’alcool augmentent les risques de cancer, dès le 1er verre par jour, on augmente les risques du cancer du sein ».
« Il n’a plus de rendez-vous occasionnels avec l’alcool… »
Professeur de psychiatrie et président de la société française d’alcoologie, Michel Lejoyeux insiste pour marquer la frontière entre consommation normale et abus. « La normalité, c’est la capacité à changer, certains jours à boire, d’autres à ne pas boire. Celui qui est dépendant a perdu cette capacité. Il n’a plus de rendez-vous occasionnels avec l’alcool, il a des rendez-vous obligatoires ». Un alcoolisme qui monte doucement, sans prévenir. Pour s’en sortir, il faut alors y aller par étape : « Une des manières de les soigner, c’est de leur proposer de faire des petits changements, tenir un ou deux jours, et à partir de là, on peut sortir de la dépendance », explique le psychiatre.