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Société

Pisa et performances à l’école : la France dégringole

Pour Pisa 2012, 470 000 élèves ont été évalués dans 65 pays. 5 000 élèves, répartis sur 150 à 200 établissements, ont été sondés en France.

Pour Pisa 2012, 470 000 élèves ont été évalués dans 65 pays. 5 000 élèves, répartis sur 150 à 200 établissements, ont été sondés en France. - -

L'OCDE dévoile ce mardi matin les résultats de PISA, une étude internationale évaluant les performances des élèves de 65 pays. Et Vincent Peillon a prévenu: la France « décroche totalement ».

Le ministre de l'Education a déjà anticipé sur l’annonce des résultats du classement Pisa, qui devrait placer la France en position de cancre des pays de l’OCDE.
Pour Pisa 2012, 470 000 élèves ont été évalués dans 65 pays. 5 000 élèves, répartis sur 150 à 200 établissements, ont été sondés en France. L'épreuve de 80 questions et de 2h30 est la même pour tous. La dernière enquête, en 2009, plaçait déjà la France en position médiocre : 21e rang en lecture, 22e en mathématiques, 27e en sciences.
Les mathématiques ont été particulièrement évaluées. Et les résultats des petits français ne sont pas bons. De mauvais résultats qui viennent confirmer une étude du Ministère de l'éducation. Une étude de 2010, selon laquelle 70% des élèves de 3ème ne savent pas multiplier et additionner des nombres simples.
Autre enseignement : les « écarts » en France entre les élèves qui réussissent et ceux qui sont en grande difficulté s'accroissent « dans des proportions qui sont inacceptables » selon le ministre de l’Education. La différence de niveau entre les meilleurs en lecture par exemple et les plus faibles, est l'une des plus importantes de l'étude. C'est là l'échec de l'éducation à la française : l'origine sociale pèse de plus en plus lourd sur la réussite ou non de l'élève.

« Tactique pour légitimer la refondation de l'école »

Pour Vincent Peillon, ces mauvais résultats montrent que l'école française décline depuis plusieurs années et qu'il est nécessaire de la réformer : « Ces évaluations sont importantes, elles confirment que nous avons besoin de cette refondation de l’école ». Pour le ministre, « ce ne sont pas des chiffres, mais l’avenir de notre pays. La France a un effort à fournir, nous sommes en train de le fournir, mais nous avons besoin de tout le monde », conclut Vincent Peillon, qui compterait utiliser l’étude politiquement.
S'appuyer sur ces mauvais résultats pour souligner la nécessité de réformer : c’est la « tactique politique » du ministre de l’éducation, qui n’a laissé planer aucun doute sur l’issue de cette étude. Il a choisi, au contraire, d’annoncer très tôt des résultats catastrophiques pour mieux défendre le bien-fondé de sa politique. Puisque les élèves français sont de moins en moins bons, c’est qu’il faut changer quelque chose : la réforme des rythmes scolaires ou celle sur le statut des enseignants, le but c’est de légitimer la refondation de l’école auprès de l’opinion publique. Afin aussi que les syndicats changent d'attitude et cessent de s'opposer à ces réformes. C'est ce qu’on appelle la théorie du « choc PISA ». Et Vincent Peillon n’est pas le premier à s’en servir : la Suisse et l’Allemagne ont profité de mauvais résultats lors de la 1ère étude, en 2000, pour réformer en profondeur leurs systèmes éducatifs.

|||Pisa - La France mal classée : qui sont les responsables ?

La rédaction avec T. Chupin et J. Coudrot