Pharmacies en ligne : les premiers sites illégaux

Un mois après l’autorisation de vendre des médicaments en ligne, une plainte a été déposée contre 11 sites soupçonnés de vendre des médicaments contrefaits. Des pharmaciens se plaignent même de l’utilisation de leur nom pour des sites illégaux.

Avez-vous déjà testé les pharmacies en ligne ? Légalement autorisées depuis presque un mois, elles connaissent déjà les premiers abus. L'Ordre des pharmaciens a annoncé mercredi qu'il portait plainte contre 11 sites internet soupçonnés de n'avoir aucune autorisation et de vendre des médicaments contrefaits. Certains utilisent même des noms de pharmacies françaises sans leur accord pour vendre des stimulants sexuels.

Un cahier des charges très strict

Pour être autorisé, un site de vente de médicaments en ligne doit être adossé à une pharmacie réelle et remplir un cahier des charges très strict. La liste des pharmacies agréées peut être consultée sur site de l'Ordre national des pharmaciens. Ensuite, plusieurs signes peuvent vous mettre la puce à l'oreille : une véritable pharmacie n'a pas le droit de faire des promotions sur les médicaments et si le prix est bien plus faible que celui que vous avez l'habitude de payer, méfiez-vous. Attention aussi aux produits vendus : seuls les médicaments sans ordonnance peuvent être vendus sur Internet. Enfin n'hésitez pas à passer un coup de téléphone. Le numéro doit être indiqué sur le site et même au bout du fil, votre pharmacien doit pouvoir vous renseigner si vous avez des questions.

« Mon nom commercial a été utilisé »

Pourtant, des sites étrangers semblent avoir essayé de s’engouffrer dans la brèche. « Mon nom commercial a été utilisé pour vendre des stimulants sexuels », raconte ainsi Jean-Paul Caretti, pharmacien dans le Doubs. « Ce sont des médicaments autorisés mais à un tel prix, 70 centimes le comprimé alors que nous on le vend autour de 15 euros, on peut douter de la conformité du médicament, pour ne pas parler directement de contrefaçon ».

« Il y a un risque »

Pour Jean-Luc Audhoui, membre de la Fédération nationale des syndicats pharmaceutiques de France, c’est la preuve qu’on ne peut pas faire confiance aux médicaments achetés en ligne. « Il y a un risque d’acheter ces médicaments sur Internet. La preuve en est, un mois après l’autorisation, la sécurisation annoncée n’est pas arrivée, et on est loin de la sécurité qu’on essayait d’avoir. Je préconise que le Français garde la grande sagesse de ne pas aller sur Internet chercher ses médicaments, et qu’il fasse confiance à son pharmacien près de chez lui, ce qui lui permettra de le garder ».

« Les Français peuvent avoir confiance »

Pierre-Richard Dietsch, pharmacien et e-pharmacien à Mulhouse, ne s’inquiète pourtant pas. « Les Français peuvent avoir confiance, car ils sont gérés par des pharmaciens, ils sont soumis à des contrôles au niveau de l’administration, et on connaît les produits délivrés », rappelle-t-il. « Dans la mesure où on fait confiance à ces produits achetés en pharmacie, je pense qu’on peut faire confiance à ces produits vendus sur ces sites bien identifiés et agréés ».

Mathias Chaillot avec Marine Loyen