Pensions alimentaires : le combat de 40 femmes

Un million de femmes ne toucheraient aucune pension alimentaire. - -
Porter plainte ensemble pour être plus fortes. C’est le choix d’une quarantaine de femmes, qui démarrent ce jeudi une procédure contre les pères mauvais payeurs, pour « abandon de famille ».
Cette opération est à l'initiative du "Collectif Abandon de Famille - Tolérance Zéro", et va durer jusqu'à lundi prochain.
Les mères de famille (célibataires ou non) comptent peser plus lourd collectivement. En effet, de nombreuses plaintes sont classées sans suites par la justice.
Audrey est mère de trois enfants dont deux filles issues d'un premier mariage.
Un ex-mari parti à l'étranger, deux petites filles à charge, Audrey devait toucher 400 euros de pension par mois. Pas un seul centime n'a été versé depuis son divorce, un combat judiciaire de cinq années.
Sous le sapin cette année, les deux filles d'Audrey n'auront qu'un seul cadeau.
Des plaintes fréquemment classées
« Il est très difficile de faire face », résume Stéphanie Lamy, co-fondatrice du "Collectif Abandon Famille - Tolérance Zéro". « C’est difficile de porter plainte pour faire valoir les droits de nos enfants ». Elle déplore l’absence de courriers « pour nous avertir de la suite donnée à la plainte ». Des plaintes fréquemment « classées », qui entraîne « un grand sentiment d’injustice ». Selon les estimations du collectif, près d'un million de femmes ne toucheraient aucune pension alimentaire. L'abandon de famille est un délit : il est passible de deux ans de prison et de 15 000 euros d'amende. Selon l'Union nationale des associations familiales (Unaf), 40% des pensions alimentaires qui devraient être versées aux mères célibataires ne le sont pas.