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Société

Paris: un campement de migrants évacué de la halle Pajol

Le camp de migrants installé devant la halle Pajol, dans le 18e  arrondissement de Paris, a été évacué le 29 juin.

Le camp de migrants installé devant la halle Pajol, dans le 18e arrondissement de Paris, a été évacué le 29 juin. - Matthieu Alexandre - AFP

Le camp de migrants installé devant la halle Pajol, dans le 18e arrondissement de Paris, a été évacué ce mercredi matin. Plus d'un millier de réfugiés ont été acheminés en bus vers des centres d'hébergement situés en Ile-de-France, mais 150 d'entre eux ont refusé ce transfert.

Un campement de plus d'un millier de migrants, qui s'était reconstitué à Paris devant la halle Pajol, dans le 18e arrondissement, a été évacué dans le calme ce mercredi matin, 25e intervention du genre à Paris en un an. Au total, 1.139 personnes dont 58 considérées comme "vulnérables" (femmes, enfants...) ont été conduites dans des centres d'hébergement à Paris et en banlieue, soit plus du double de la population estimée il y a quelques jours. Selon nos informations, 150 migrants ont refusé l'hébergement. 

Refus de descendre des bus

L'opération menée par la préfecture de région, la préfecture de police, la ville de Paris, les associations Emmaüs et France Terre d'asile et l'Office français de l'intégration et de l'immigration (Ofii), a démarré à l'aube, peu avant 6h30. Des cas de tuberculose ont été constatés sur place. 

Les migrants, essentiellement soudanais, afghans et érythréens, ont ramassé leurs affaires dans les tentes et se sont pressés pour monter dans les bus et être emmenés dans quelque 70 centres d'hébergement en Ile-de-France. Mais une fois arrivés sur place, certains "ont refusé de descendre des bus", a rapporté Jean-Sébastien Lamontagne, directeur de cabinet de la préfecture de région Ile-de-France, malgré "des propositions de mise à l'abri dans des sites avec des lits, un accès aux sanitaires, des repas, des conditions qui nous paraissent dignes", a-t-il regretté.

Le préfet de région Jean-François Carenco expliquait avoir "du mal à comprendre le niveau d'exigence des gens": "beaucoup ont connu la guerre ou la dictature et ne veulent pas aller en province ou dans un centre d'hébergement en Ile-de-France".

25e évacuation en un an

L'opération menée mercredi matin est la 25e de ce type depuis juin 2015, avec au total plus de 11.000 places d'hébergement proposées. Il y a un an, le 8 juin 2015, la halle Pajol avait été le théâtre d'une dispersion très critiquée, notamment par le Défenseur des droits Jacques Toubon qui avait "fermement" dénoncé une opération menée "sans respect du cadre légal" et recommandé "que de telles interventions ne se renouvellent pas".

Depuis, les campements se sont régulièrement reconstitués dans ces quartiers proches de la gare du Nord, débouchant à chaque fois sur une opération de mise à l'abri. Depuis trois semaines, près de 1.900 personnes ont ainsi été évacuées des jardins d'Eole voisins (le 6 juin) et près de 400 de l'esplanade entre les stations de métro Stalingrad et La Chapelle (le 16).

La maire de Paris Anne Hidalgo a annoncé début juin la création prochaine d'un camp humanitaire de réfugiés à Paris pour éviter la répétition de ce genre de campements indignes.

la rédaction avec AFP