Paris: le campement de migrants du lycée Jean-Quarré évacué dans le calme

L'évacuation du lycée Jean-Quarré a commencé dans le calme, tôt, vendredi 23 octobre. - BFMTV
L'évacuation s'est faite dans le calme. Plus de 700 migrants ont été évacués dans le calme ce vendredi matin du lycée désaffecté Jean-Quarré, dans le 19e arrondissement de Paris, le dernier grand campement installé à Paris où ils vivaient depuis l'été dans des conditions insalubres, pour être acheminés vers des centres d'hébergement.
Les policiers sont entrés vers 6 heures dans cet ancien lycée hôtelier du nord de la capitale, d'où de nombreux migrants étaient déjà sortis d'eux-mêmes, bagages à la main.
"On n'a pas dormi de la nuit, on veut quitter"
Au total 26 bus les ont emmené vers quelque 900 places d'hébergement préparées pour les accueillir. Sous la surveillance d'un important dispositif de sécurité, les premiers réfugiés ont pris place dans les cars vers 06h30. "On n'a pas dormi de la nuit, on veut quitter", lançait en français un jeune homme, alors que l'évacuation n'avait pas encore commencé.
A 05h30, ils étaient déjà plus d'une centaine à attendre sur le trottoir à l'extérieur du lycée. "Je sais pas où je vais mais c'est toujours mieux qu'ici: on aura une douche, un repas, ici il y avait trop bagarre", explique un Marocain.
Bâtiment occupé depuis le 31 juillet
Le 26 septembre, la justice avait donné un mois aux occupants pour évacuer les lieux, un austère bâtiment de quatre étages situé dans une impasse, dans un quartier populaire du XIXe arrondissement de la capitale. La nouvelle de l'évacuation attendue ce vendredi matin a circulé la veille. Chacun a alors rassemblé ses maigres biens dans une valise, un sac à dos ou un sac en plastique.
Le bâtiment avait été occupé le 31 juillet par les migrants, et sa population avait rapidement grossi: d'une centaine début août, leur nombre est passé à 700 en septembre, essentiellement des Soudanais, des Afghans, et des Erythréens.
Conditions insalubres
Le lycée Jean-Quarré était le dernier gros campement de migrants installé dans Paris, après l'évacuation de ceux installés sous le métro La Chapelle début juin et près de la gare d'Austerlitz à la mi-septembre. Depuis, quelque 2.200 personnes ont été hébergées par l'Etat.
Les pouvoirs publics préparaient activement l'évacuation de ce campement devenu ingérable en raison du nombre de personnes entassées dans les anciennes salles de cours transformées en dortoirs et des conditions insalubres. Depuis quelques jours, des distributions de repas étaient organisées dans l'enceinte du lycée et la préfecture mettait de côté des logements en prévision de la mise à l'abri.