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Paris et Rome s'organisent pour protéger le détroit de Bonifacio

Vue de Bonafacio, à l'extémité méridionale de la Corse. La France et l'Italie ont signé mardi un accord pour la protection du détroit de Bonifacio, une démarche qui pourrait déboucher sur l'interdiction de toute circulation de navires transportant des mat

Vue de Bonafacio, à l'extémité méridionale de la Corse. La France et l'Italie ont signé mardi un accord pour la protection du détroit de Bonifacio, une démarche qui pourrait déboucher sur l'interdiction de toute circulation de navires transportant des mat - -

PARIS (Reuters) - La France et l'Italie ont signé mardi un accord pour la protection du détroit de Bonifacio, entre la Corse et la Sardaigne.

Cette démarche pourrait déboucher sur l'interdiction de toute circulation de navires transportant des matières dangereuses.

La cérémonie de signature devait avoir lieu symboliquement sur un bateau à mi-chemin entre les deux îles mais la pluie a contraint le ministre français de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, et son homologue italien, Stefania Prestigiacomo, à se réfugier dans la mairie d'un port sarde.

L'accord ouvre la voie à une démarche conjointe des deux pays devant l'Organisation maritime internationale (OMI) pour demander l'interdiction de passage des navires transportant des matières dangereuses, super-tankers et chimiquiers.

"Nous avons tous les arguments pour obtenir cette interdiction dans un délai maximum de deux années", a assuré Jean-Louis Borloo dans le quotidien Corse Matin.

Même situé dans les eaux territoriales de la France et de l'Italie, le détroit de Bonifacio, large de 14 km, est sous le coup de la convention de Montego Bay qui prévoit que les détroits sont régis par le Code maritime international.

Environ 3.000 navires transitent chaque année par le détroit, dont environ 200 transportent des matières dangereuses.

Les écologistes corses et sardes militent de concert pour protéger les falaises et le chapelet de petites îles du détroit, redoutant une marée noire du type de celle de l'Erika, qui a frappé la façade Atlantique en 1999.

Depuis 1993, Paris et Rome interdisent le passage aux navires transportant de cargaisons dangereuses et battant pavillon français et italiens.

"Obtenir une interdiction internationale, une dérogation à Montego Bay, c'est assez révolutionnaire", souligne-t-on dans l'entourage du ministre français.

En parallèle, la France et l'Italie ont décidé de créer le premier parc marin international de Méditerranée, faisant le lien entre les deux réserves naturelles nationales.

A terme, les activités humaines comme la pêche ou la plongée sous-marine pourront y être plus sévèrement réglementées.

A Greenpeace, on estime que la démarche franco-italienne "va dans le bon sens".

"Cette avancée pour le détroit de Bonifacio est un premier pas, alors que moins de 1% de la Méditerranée est protégée aujourd'hui", estime François Chartier, responsable des campagnes Océans de l'organisation écologiste.

La Méditerranée représente 1% de la surface des mers et concentre 25% du trafic planétaire, dont 30 % du trafic pétrolier mondial.

Laure Bretton, édité par Gérard Bon