Orages : le vignoble de Bourgogne ravagé par la grêle

« Toutes les appellations de Beaune sont touchées et entre 10 et 90% des parcelles détruites », selon Cécile Mathiaud du BIVB (Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne). - -
Un désastre, selon les vignerons. Les intempéries qui se sont abattues mardi soir dans l'est de la France ont fortement endommagé le vignoble de Bourgogne, qui déplore jusqu'à 90% de pertes dans certains secteurs. « Toutes les appellations de Beaune sont touchées et entre 10 et 90% des parcelles détruites », déclare Cécile Mathiaud du BIVB (Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne). « En Aloxe, entre 30 et 50% des premiers crus sont détruits, en Meursault, on déplore également 40% de pertes ». Dans le vignoble de Pommard, côté Volnay, on estime que les violents orages de grêle ont détruit entre 50 et 70% de la production. Côté Beaune, on anticipe entre 70 et 90% de pertes. Le célèbre Clos des Mouches, l'un des plus prestigieux premiers crus de la région, est ainsi détruit à 90%. « La situation est difficile pour tous et catastrophique pour certains », ajoute Cécile Mathiaud, qui rappelle que l'année 2012 avait déjà été marquée par des pertes similaires.
Des viticulteurs déjà fragilisés par les intempéries de 2012
Thiébault Hubert, président de l'appellation Volnay, a fait le tour de ses viticulteurs mercredi matin. « En plus de la grêle, il est également tombé des trombes d'eau, les parcelles sont inondées », explique-t-il en précisant que la situation risque d'être « catastrophique » pour des viticulteurs déjà fragilisés par les intempéries de 2012. « C'est rageant, car la demande de Bourgogne est très soutenue, mais nous n'arrivons pas à produire », ajoute-t-il. « Après l'orage, on dort mal, on se demande comment on va faire les vendanges. Mais quand on arrive sur les lieux et qu'on voit tout par terre, c'est comme si on venait d'être licencié sans prime. On a travaillé toute l'année et on vient de tout perdre », s’émeut Jean-Louis Moissenet, viticulteur à Pommard.
Des réunions de crise se sont tenues mercredi matin dans les vignobles, pour faire le point de la situation. Les viticulteurs de Bourgogne envisagent de recourir aux méthodes employées dans les années 1970 pour protéger les vignes des chutes de grêle. Ils se relayaient alors jour et nuit dans les vignes, prêts à lancer dans les nuages menaçants des roquettes d'iodure d'argent permettant de faire tomber de la petite grêle inoffensive au lieu de très gros grêlons ravageurs.