Opération « Vérité sur les prix » : la place de cinéma

Chaque jour cette semaine, RMC dévoile son enquête sur les prix des produits, passés au crible pour savoir s'ils ont augmenté ces dernières années, en particulier depuis le passage à l'euro. Ce jeudi : le ticket de cinéma.

Dans notre semaine de "vérité sur les prix", on s'intéresse ce jeudi au prix de la place de cinéma. Et cela concerne beaucoup d'entre nous puisqu'en 2009, on a répertorié plus de 200 millions d'entrées en France. Mais combien coûte aujourd'hui une place de cinéma ? 10,10 euros en moyenne pour un plein tarif. En 2001, il était à 7,90 euros. Soit une augmentation de près de 28% en dix ans. Alors si on se base sur le SMIC, vous pouviez assister à 139 séances de cinéma par mois il y a dix ans. Aujourd'hui, c'est 135 séances. Vous avez donc perdu 4 places de cinéma par mois.

« J'y vais moins souvent, c'est un luxe ! »

Marion est étudiante, elle hésite de plus en plus à aller au cinéma car pour elle les exploitants font de moins en moins d'efforts : « Dans certains cinémas, la carte "Imagine R" n'est plus acceptée le week-end, ce qui n'était pas le cas l'année dernière; sachant que les sorties se font généralement le week-end, ça limite pas mal les sorties cinéma; je vais 4 à 5 fois par mois au cinéma mais maintenant je commence à réfléchir, j'y vais moins souvent, c'est un luxe ! ».

Les cartes d'abonnement font monter les prix

Cette hausse s'explique notamment par les frais d'entretien et de modernisation des cinémas, qui est coûtent cher. Mais les principales dépenses reviennent aux loyers et aux salaires que doivent verser les exploitants. Ces charges sont indexées sur l'inflation. Ce qui n'empêche pas les exploitants de faire environ 5 à 10% de marge sur chaque place vendue.
Mais les cartes d'abonnement jouent également un rôle important dans l'augmentation des prix. Leur succès a eu un effet pervers sur le montant d'un billet plein tarif. Jean-Marc Quinto est exploitant au cinéma L'Arlequin à Paris : « C'est vrai que les exploitants, pour rééquilibrer leurs résultats, ont pu avoir tendance à se rattraper un peu en augmentant le tarif plein. Ce qui est un peu injuste car le public occasionnel, qui peut se recruter dans les couches les plus défavorisées de la population, a tendance à payer l'addition. »

Les prix vont continuer de grimper

Et mauvaise nouvelle, la hausse va sûrement se poursuivre car d'ici deux ou trois ans, les salles de cinéma devront passer au numérique. Le disque dur remplacera alors la traditionnelle bobine. Cet investissement est estimé par la profession à 450 millions d'euros. Et en toute évidence, les exploitants répercuteront ce coût sur le prix des places. 

La Rédaction, avec Benjamin Smadja