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"On redoute le froid et la neige": six mois après l'orage de grêle, cette famille va passer l'hiver sans toit

Le toit de la maison de Nelly Girard abîmé par la grêle à La Chenalotte dans le Doubs, puis bâché en attendant réparation.

Le toit de la maison de Nelly Girard abîmé par la grêle à La Chenalotte dans le Doubs, puis bâché en attendant réparation. - Nelly Girard

En juillet dernier, un intense orage de grêle a fait d'importants dégâts matériels en traversant plusieurs communes du Doubs. Six mois plus tard, certaines toitures comme celle de Nelly Ganier et son mari n'ont toujours pas été réparées. À BFMTV.com, ils confient leur inquiétude à l'arrivée du froid et de la neige.

Le 20 juillet dernier, Nelly Ganier et son mari voyaient un violent orage de grêle ravager la toiture de leur maison située à La Chenalotte (Doubs). Six mois plus tard, leur toit n'est toujours pas réparé et le couple et ses deux enfants s'apprêtent à passer l'hiver avec une bâche en guise de toit.

"À chaque orage, on a un peu peur que l'eau s'infiltre. Pour l'instant, les bâches sont suffisamment hermétiques pour contenir la pluie. Mais il vient de neiger quelques centimètres et on espère qu'elles vont supporter ce poids", explique à BFMTV.com cette mère de famille, infirmière de profession, qui redoute déjà la fonte.

Un courant d'air froid rentre par les fenêtres du toit

La toiture de ce couple du Doubs n'a toujours pas pu être réparée car tout le petit village de 480 habitants a été touché par les intempéries de l'été dernier. "Notre expert a été débordé par la charge de travail, et tout a pris du retard", confie Nelly Ganier.

"Le soir et le lendemain du sinistre, on a d'abord couvert le toit nous-même comme on le pouvait avec les moyens du bord, car 5 pièces étaient inondées. Puis les couvreurs sont intervenus une semaine plus tard pour poser des bâches un peu plus solides". Mais depuis, rien. Les travaux de retuilage sont prévus au printemps 2023.

L'un des grêlons retrouvés par la famille du Doubs le 20 juillet dernier
L'un des grêlons retrouvés par la famille du Doubs le 20 juillet dernier © Nelly Ganier

D'ici là, l'hiver s'annonce compliqué pour la famille, qui n'est pas tout à fait sereine alors que le froid et la neige commencent à s'installer. D'autant qu'en juillet dernier, deux fenêtres de toit avaient cédé sous le poids des gros grêlons qui s'étaient abattus sur la commune. Ces fenêtres n'ayant pas encore été remplacées, le froid s'infiltre dans la mezzanine de la maison de 200m², même si cela est relativement contenu par les bâches et par le poêle à granulés qui se trouve à l'étage.

"Pendant des semaines, on n'arrivait plus à dormir", raconte Nelly Ganier, qui reconnaît que la famille s'est un peu habituée à cette vie sans véritable toit. "Au début à chaque averse, c'était l'inspection. On faisait le tour de chaque pièce pour voir s'il n'y avait pas des infiltrations".

Malgré tout, les températures ont déjà atteint les -11°C dans le Doubs ces derniers jours, et la neige a déjà fait son apparition. Les Francs-comtois s'attendent ainsi à "consommer nettement plus" pour chauffer leur grande maison. "On perd beaucoup de chaleur et on sent un courant d'air froid", regrette l'infirmière de 43 ans, alors que l'heure est à la sobriété énergétique.

Pénurie de tuiles

Elle et son mari craignent également d'être obligés de devoir refaire toute l'isolation de leur maison à cause des éventuelles infiltrations d'eau. "Avec l'hiver, l'eau et le froid, ça risque de moisir et elle risque d'être moins efficace, voire complètement désuète".

La toiture et la fenêtre de toit de la maison de Nelly Girard, après les intempéries en juillet dernier dans le Doubs.
La toiture et la fenêtre de toit de la maison de Nelly Girard, après les intempéries en juillet dernier dans le Doubs. © Nelly Girard

Mais Nelly Ganier et son époux ne sont même pas certains que les travaux de retuilage puissent aboutir au printemps 2023 car les couvreurs font face à une pénurie de tuiles en raison de la crise économique. "Un voisin a même été contrait de faire changer le règlement du lotissement et de retuiler sa maison avec des tuiles grises, car il n'y avait plus suffisamment de tuiles rouges pour son toit et il voulait que ça soit fait le plus vite possible", rapporte l'habitante. "Ça ne pouvait pas tomber plus mal".

Jeanne Bulant Journaliste BFMTV