« On produit de la viande comme on fabrique des bagnoles »

Pour le journaliste Fabrice Nicolini, la viande est aujourd’hui « une industrie commandée par des fonds de pension » - -
Le scandale de Spanghero ne serait que la partie immergée de l’iceberg. Le journaliste Fabrice Nicolini, invité chez Jean-Jacques Bourdin sur RMC ce jeudi matin, s’inquiète d’un système tout entier voué à la productivité et au bénéfice et dont les conséquences pourraient être catastrophiques, selon lui.
« Le pire est à venir »
Pour Fabrice Nicolino, « la confiance est en train de s’effondrer. Mais je crois que le pire est à venir, car on risque enfin de se poser la question de ce que contient vraiment la viande. On a le droit d’injecter en France aux animaux des dizaines de produits vétérinaires, et le drame, c’est qu’on retrouve désormais des résidus de ces produits dans la viande, et dans des petits pots destinés aux bébés ! Aucune autorité n’est capable de dire quels effets à long terme ces produits peuvent avoir », s’inquiète le journaliste qui estime que « le pire est à venir ».
« Il faut un plan de sortie de l’élevage industriel »
Car plus que de la viande de cheval à la place du bœuf, le vrai risque serait les produits injectés légalement, en France, aux animaux, et qui pourraient avoir des conséquences pour la santé. « Même des faibles doses de produits chimiques peuvent avoir des effets néfastes sur la santé. Les autorités savent qu’il y a un problème, mais aucune autorité n’a osé remettre en cause la totalité de la filière. Avant, la viande était une œuvre artisanale, aujourd’hui, c’est une industrie, commandée par des fonds de pension, qui demandent la même rentabilité qu'à la finance, 8 à 10% par an ».
Pour éviter cela, une seule solution, pense-t-il : « Il faut repenser l’industrie de la viande. Il faut un plan de sortie de l’élevage industriel, passer un pacte avec les éleveurs pour, en 10 ans, peut-être 20 ans, imaginer un système neuf, qui redonnerait confiance aux gens ».
Retrouvez ici les moments forts de Bourdin and Co de ce jeudi matin.