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"On n’avait jamais vu cela": 90% des vignes contaminées par un champignon, les récoltes en péril

Les vignes du Bordelais sont victimes d'une épidémie de mildiou (Photo d'illustration).

Les vignes du Bordelais sont victimes d'une épidémie de mildiou (Photo d'illustration). - GUILLAUME SOUVANT © 2019 AFP

Les viticulteurs girondins sont inquiets alors qu'une épidémie de mildiou risque de les contraindre à se débarrasser de leurs récoltes.

C'est une maladie causée par un champignon microscopique, dont la prolifération est particulièrement propice avec l'humidité. En raison des nombreuses intempéries survenues depuis un mois, les vignes du Bordelais sont attaquées par une épidémie de mildiou.

"90 % des vignes sont touchées, à plus ou moins grande échelle", a révélé mardi la Chambre d'Agriculture de Gironde dans un communiqué.

Ce corps fongueux attaque les feuillages et dessèche les grappes de raisin sans qu'il n'existe de moyen concret pour lutter contre sa propagation.

"De mémoire de viticulteur, on n’avait jamais vu cela: le mildiou n’épargne personne et prend des proportions inégalées", poursuit l'institution. En 2018, les viticulteurs français avaient déjà été les victimes collatérales de cette maladie sans que cela n'atteigne l'ampleur observée cette année.

"Cette virulence est probablement liée aux conditions climatiques, avec la combinaison chaleur et humidité depuis plusieurs semaines. Une atmosphère tropicale favorise le développement de la maladie", détaille la chambre.

Des élus veulent faire reconnaître une calamité agricole

Pour les viticulteurs de la région, cette épidémie survient alors que leurs revenus sont déjà affectés depuis déjà plusieurs années. "Ils assistent désabusés à la perte de leur récolte à venir", précise le communiqué.

"On est dans une période où le vin ne se vend pas du tout. Avec la crise économique, c'est la double, voire triple peine en ce moment", confiait Fabien Bougès, vigneron bio, à France Bleu Gironde fin juin.

Inquiets, les députés girondins de la majorité Pascal Lavergne, Sophie Mette et Florent Boudié ont fait parvenir une lettre au ministre de l'Agriculture Marc Fesneau, rapporte l'antenne locale de Radio France. Selon eux, il est nécessaire de reconnaître l'état de calamité agricole dans le Bordelais.

"Les parcelles subissent des attaques terribles, cela touche la quasi totalité des viticulteurs en conventionnel ou en bio, ce qui veut dire que le dénominateur commun c'est les conditions climatiques", justifie Pascal Lavergne.

Les dégâts causés par le mildiou n'est pas pris en compte par les assurances.

"C'est un coup de massue supplémentaire sur la tête des viticulteurs qui n'en n'avaient pas besoin. Tous les ans, il y a quelque chose, ils sont à bout, il faut un accompagnement sinon le vignoble de Bordeaux pourrait être rayé de la carte", menace le parlementaire.

Depuis plusieurs mois, certains vignerons ont diversifié leurs domaines d'activité pour accroître leurs entrées d'argent. En Gironde, la Chambre agricole locale les a notamment invités à se tourner vers la production d'olives.

Gabriel Joly