« On a fait du camping au centre commercial »

Image prise par webcam, mercredi à 22h18, du parking du centre commercial Velizy 2 où des centaines de personnes ont passé la nuit. - -
Voici, pris parmi les dizaines que vous nous avez envoyés, vos témoignages recueillis mercredi soir et jeudi matin sur RMC. Si vous aussi, vous avez été bloqué par les intempéries, laissez-nous votre récit dans le forum ci-dessous.
« Mes enfants avaient du mal à y croire »
Plusieurs centaines de personnes – clients et employés – ont passé la nuit au centre commercial de Vélizy 2. La faute aux embouteillages de l’A86 et de la N118, qui ont bloqué les sorties du parking. Père de deux garçons de 11 et 8 ans, Olivier vit à 10 kilomètres du centre. Rendez-vous sur son emplacement, devant la boutique Naf-Naf : « On a fait camping, mes enfants avaient du mal à y croire. On a acheté une couette double, en-dessous ça fait le tapis. Le principal, c’est d’être au chaud ».
Les plus jeunes enfants ont trouvé refuge dans les bureaux de la direction, tandis que les vendeurs, les esthéticiennes et les coiffeurs ont élu domicile dans les boutiques. Des clients ont bien tenté de quitter le centre après 2 heures. Ils ont rapidement fait demi-tour.
« Je vais dormir dans un carton »
A Roissy-Charles-de-Gaulle, aucune compagnie aérienne n’a circulé jusqu’à 19h30 hier mercredi. Malgré la reprise progressive du trafic, des centaines d’usagers ont dû s’organiser pour passer la nuit dans les aérogares. Files d’attente devant les fast-food, hommes d’affaire en costume-cravate étendus sur le sol… En guise de couchage, Brigitte a ramassé des cartons : « J’ai plus de soixante ans et je vais dormir dans un carton, parce que le sol est super froid. J’ai dormi à la belle étoile volontairement dans les pays chauds, mais en France, c’est la première fois ».
« Les pompiers passent de temps en temps prendre des nouvelles »
Guillaume est chauffeur routier. Il a passé la nuit dans son camion sur l’A104, au niveau de Pontault-Combault (Seine-et-Marne) : « Je dis à tout le monde de ne pas essayer de prendre la Francilienne. Il n’y a pas de déneigeuse, rien n’a été fait. Il y a juste les pompiers qui passent de temps en temps nous demander des nouvelles ». La nuit a été éprouvante : « J’ai dormi un peu. Dix minutes, puis réveil, dix minutes, puis réveil… Mais j’ai appelé mon employeur pour lui dire que je n’irai pas travailler aujourd’hui. C’est trop difficile, c’est impossible ».
« Le 8 décembre, je m’en rappellerai »
Franck est contrôleur de chantier. Il a passé la première partie de la nuit coincé au volant, au beau milieu de La Francilienne. La cohabitation entre camions et automobiles n’a pas toujours été simple : « Malgré les interdictions, certains chauffeurs de camion roulaient et s’arrêtaient comme nous pour profiter d’une pause et dormir une petite demi-heure. Mais au bout de dix minutes, la circulation reprenait parfois. Et quand vous avez deux poids lourds devant vous, personne ne passe ». Des moments qu'ils n'oubliera pas : « Le 8 décembre, je m’en rappellerai ».
« Devant l’Elysée, je suis persuadée que c’était bien dégagé »
« J’ai passé la nuit au bureau dans des conditions limites pour une femme enceinte ». Agée de 31 ans, Stéphanie attend un heureux évènement dans trois mois. Comme plusieurs centaines de collègues, cette chargée de clientèle a passé la nuit au bureau, à Villacoublay (Yvelines) : « J’ai fini par me résigner, en voyant les collègues qui tentaient de partir, revenir au bout de 4 à 5 heures, après avoir abandonné les véhicules et être rentré à pied en marchant dans la neige ». Ce matin, elle dénonce les dysfonctionnements des services de déneigement : « Devant l’Elysée, je suis persuadée que c’était bien dégagé ».