Nantes : la mairie aurait fiché des SDF

La mairie de Nantes avait constitué un fichier illégal informatisé où figuraient 129 personnes sans domicile fixe (SDF) en 2006, du temps où le Premier ministre Jean-Marc Ayrault était maire de la ville, selon Le Point.fr. /Photo d'archives/REUTERS/Stépha - -
La ville de Nantes a-t-elle un souci avec ses SDF ? Selon Le Point.fr, la mairie de Nantes avait constitué en 2006 un fichier illégal informatisé où figuraient 129 personnes sans domicile fixe (SDF). A l’époque, le maire de la ville n’était autre que l’actuel 1er ministre, Jean-Marc Ayrault. Les fiches auxquelles l'hebdomadaire a eu accès révèlent de nombreuses informations, sur les lieux d'errance, l'apparence ou la vie privée des intéressés, ajoute mardi l'hebdomadaire. Réalisées à partir d'observations et d'entretiens faits en 2005, les fiches semblent s'attacher à suivre individuellement chaque SDF, collectant des bribes de vie lâchées au gré de rencontres dans la rue.
Selon Le Point.fr, les habitudes de chaque SDF étaient consignées jusqu'aux moindres détails, même les plus intimes, y compris les relations homosexuelles.
« Pas à faire de polémique autour de quelque chose qui n'existe plus »
« Du point de vue des règles de la Cnil, la ville de Nantes est exemplaire, a déclaré Jean-Marc Ayrault dans la soirée, suite à ces révélations du Point.fr. Elle a un délégué chargé de vérifier toutes les données de tous les fichiers, toutes les données personnelles ». Le 1er ministre a expliqué qu'il y avait « eu il y a quelques années des initiatives prises par quelques agents mais, (sans) aucune instruction ». « Il y a été mis fin et la Cnil a pris acte de tout ça », a-t-il poursuivi.
Jean-Marc Ayrault a fait valoir qu'il n'y avait « pas à faire de polémique autour de quelque chose qui n'existe plus ou si cela existait (c'était) de façon totalement marginale et ne correspondait à aucune décision, ni politique, ni administrative ».
« Il n'y a jamais eu de politique de fichage à Nantes »
La mairie de Nantes « a mis fin à ces fichiers, constitués sur initiative individuelle, dès qu'elle en a eu connaissance », avaient précisé plus tôt dans l’après-midi les services du Premier ministre. Ils ajoutent qu'une procédure a été ensuite « mise en place en lien avec la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL), qui a évalué la tenue des différents fichiers de la ville et qui a abouti à un satisfecit ». « Il n'y a jamais eu de politique de fichage à la mairie de Nantes », a indiqué pour sa part la mairie. Ce fichage de 2006 « était une initiative individuelle qui a été arrêtée, il y a été mis fin », a insisté la mairie.
La mairie de Nantes avait pris en 2004 un arrêté interdisant la consommation d'alcool dans son hypercentre, suscitant alors les critiques de ses opposants qui dénonçaient un arrêté anti-mendicité masqué.