Nantes: des cocktails Molotov jetés contre un squat de migrants

Détail d'un véhicule de police. (Illustration) - AFP
Un squat occupé à Nantes par une cinquantaine de migrants africains a été la cible d'un jet de cocktails Molotov dans la nuit de samedi à dimanche, provoquant un début d'incendie, mais sans faire de blessé, a-t-on appris auprès de leur comité de soutien.
Vers minuit, alors que les occupants s'apprêtaient à s'endormir, des engins incendiaires ont été lancés par un ou des inconnus par une fenêtre de la maison du quartier du Bas-Chantenay, qu'ils occupent depuis près d'un an. Un feu s'est déclaré, avant que jeunes gens réussissent à l'éteindre avec de l'eau et des couvertures, selon le Collectif de soutien aux expulsés de la rue des Stocks.
"Celui qui a fait ça, il a voulu nous tuer"
Sur place, des traces de suie étaient visibles dimanche à une fenêtre extérieure et à l'intérieur de la pièce atteinte par l'engin incendiaire, où régnait une forte odeur de brûlé, selon le quotidien Ouest France, qui a révélé l'affaire.
"Celui qui a fait ça, il a voulu nous tuer", a témoigné un des occupants, cité par le quotidien.
Le Collectif a dénoncé dimanche une "agression criminelle et xénophobe, qui s'inscrit dans une suite d'actes de plus en plus violents à l'encontre des migrants : inscriptions racistes, poses de cadenas sur les portes d'un squat et dégradations diverses à l'encontre des associations qui soutiennent les migrants".
Une association demande l'ouverture de "centres d'accueil"
Dénonçant "la politique laxiste du gouvernement et des autorités locales, qui laissent toute liberté d'agir lâchement à des groupes xénophobes et racistes", le Collectif a demandé l'ouverture rapide de "centres d'accueil inconditionnel et de qualité" pour les personnes "sans abri, sans papiers, sans possibilité de travail".
Outre la maison visée par le cocktail Molotov, occupée par des migrants venus essentiellement du Soudan, d'Erythrée et de Somalie, un autre squat regroupe à Nantes plusieurs dizaines de migrants dans un presbytère du quartier Doulon depuis l'été 2014.