Nancy: elle reconnaît un vol puis porte plainte contre sa victime

- - Beatrice Huret devant le tribunal de Boulogne-sur-Mer le 27 juin 2017 - PHILIPPE HUGUEN, AFP
Retournement de situation. Une femme de 52 ans, qui a reconnu avoir volé une sacoche dans un cabinet dentaire à Nancy, va porter plainte contre sa victime, à qui elle reproche d'avoir publié sur internet la vidéo du larcin capté par la vidéo-surveillance.
Publier de telles images, où l'auteur du vol est clairement reconnaissable, "c'est une méthode cavalière, c'est inconcevable", a expliqué à l'Agence France-Presse (AFP) Me Paul Kéré, le défenseur de la voleuse présumée.
"Très atteinte psychologiquement"
"Ma cliente est très atteinte psychologiquement, elle va demander des dommages et intérêts", a ajouté l'avocat, précisant qu'il déposerait plainte lundi pour "atteinte à l'intimité de la vie privée". Les faits remontent à mardi dernier. Constatant le vol de sa sacoche, laissée derrière le comptoir d'accueil de son cabinet et qui selon lui contenait 1.000 euros, le chirurgien dentiste s'était rapidement rendu compte que la voleuse était clairement visible sur les images de la vidéo-surveillance.
Il les avait alors mises en ligne sur Facebook, avec ce commentaire : "Si l'un d'entre vous reconnaît (la voleuse), je vous serais infiniment reconnaissant de m'en faire part. Cette vidéo est à partager au maximum". A la suite de cette diffusion, la voleuse présumée a reçu de nombreux messages lui signalant que son image circulait sur internet.
"Même sa petite-fille de 4 ans en a entendu parler dans son école", s'émeut Me Kéré.
Une vidéo vue 175.000 fois
Elle s'est présentée à la police et comparaîtra le 31 mai devant le tribunal correctionnel. "On comprend tout à fait que la personne veuille que justice soit faite, mais ce qu'on n'accepte pas, c'est le procédé", a dit à France Bleu Sud Lorraine une des filles de la voleuse présumée.
Vendredi, le dentiste a finalement retiré de sa page Facebook la vidéo, qui avait été vue plus de 175.000 fois. "Je ne pensais pas que cette affaire prendrait une telle ampleur", a-t-il confié au quotidien régional L'Est républicain.