Mort de Rémi Fraisse: manifestations interdites à Toulouse et à Rennes

L'affiche de la manifestation prévue ce samedi à Toulouse, interdite depuis par la préfecture de Haute-Garonne. - Capture d'écran - Affiche manifestation T.E.S.T.E.T.
La préfecture de Haute-Garonne a interdit vendredi soir une manifestation prévue, ce samedi à 14 heures, à Toulouse sur le thème "halte aux violences policières" après la mort du jeune écologiste Rémi Fraisse, tué le 26 octobre, probablement par l'explosion d'une grenade de la gendarmerie.
Une manifestation similaire prévue à Rennes ce samedi a été également été interdite par la préfecture d'Ille-et-Vilaine.
Outre ces deux manifestations interdites, des rassemblements sont aussi prévus ce samedi après-midi à Paris, Notre-Dame-des-Landes, et à Lille.
Rémi Fraisse, un jeune militant écologiste, est mort le 26 octobre lors d'affrontements survenus sur le site du projet de barrage contesté de Sivens, dans le Tarn. De nombreuses manifestations ont eu lieu depuis en France pour protester contre son décès et ont souvent donné lieu à des affrontements avec les forces de l'ordre.
Le maire de Toulouse appelle à la prudence
Dans l'arrêté publié vendredi, le préfet de Haute-Garonne, Pascal Mailhos, interdit la manifestation déclarée par le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) pour l"'annulation définitive du projet de barrage de Sivens" et "contre les violences policières et la militarisation par l'Etat de l'espace public".
S'il estime que la déclaration a été faite "hors délai" et ne permet pas de prévoir un "itinéraire alternatif" au trajet prévu dans le centre-ville, le préfet de Haute-Garonne se fonde surtout sur le précédent de la manifestation "non déclarée" du 1er novembre, qui a conduit à "des affrontements violents" et à "des dégradations de biens publics et privés". En tout, 13 personnes sont poursuivies dont quatre ont déjà été condamnées à des peines de prison en comparution immédiate.
Samedi, au micro de BFMTV, le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc a par ailleurs appelé les habitants de la ville à être “prudents”: “Beaucoup d’entre eux, samedi dernier, ont voulu profiter de la météo sympathique, étaient là, se baladaient et ont été très surpris par une manifestation qui a changé de nature, qui est devenue une véritable guérilla urbaine à un moment. (...) Je leur dis ‘attention’, parce qu’il y a des risques cet après-midi, il ne faudrait pas que ça se reproduise.“
"Prendre la rue"
Le préfet de Haute-Garonne justifie l'interdiction en expliquant que "la cristallisation des oppositions liée au décès" de Rémi Fraisse rend "éminemment prévisibles les risques d'affrontements entre manifestants et forces de l'ordre". Il relève en outre que des tracts diffusés dans une université toulousaine appellent à "prendre la rue" et "invitent les étudiants à venir munis de masques et de casques".
Ces tracts ont été diffusé par un nouveau collectif T.E.S.T.E.T ("Tous ensemble pour sauver le Testet et tout le reste") sans rapport avec le collectif à l'origine de l'opposition au barrage de Sivens.
"Le choix de la violence a été fait par le gouvernement"
Le "Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet" a d'ailleurs souligné vendredi qu'il n'appelait pas à cette manifestation, car il "appelle ou soutient uniquement les manifestations dont l'appel indique clairement qu'il y a volonté de manifester pacifiquement".
De leur côté le NPA et les co-signataires, Alternative Libertaire, Comité syndicaliste révolutionnaire, et Union antifasciste toulousaine, soulignent dans leur appel à manifester que "le choix de la violence a été fait par le gouvernement".
Selon eux la mort de Rémi Fraisse "est un crime d'Etat", il faut "établir les responsabilités à tous les niveaux" et "l'utilisation d'armes par les forces de l'ordre doit être prohibée".