Montpellier: la fusillade n'était pas un règlement de compte

Impacts de plusieurs balles à l'entrée d'un immeuble, à Montpellier, où une fusillade a fait deux morts dans la nuit du 23 au 24 août. - Pascal Guyot - AFP
La fusillade qui a fait deux morts à Montpellier, dans un quartier populaire samedi soir, n'est pas de même nature que les règlements de comptes survenus à Marseille et Toulouse, a assuré lundi le parquet.
"On ne peut pas vraiment dire qu'il s'agisse d'un règlement de comptes comme il s'en passe à Marseille", a indiqué lundi Patrick Desjardin, le procureur-adjoint du parquet de Montpellier.
"Il n'y a pas eu de guet-apens comme on le voit avec des tueurs à moto, il y a eu une altercation entre deux groupes vraisemblablement sur fond d'un trafic de drogue", a-t-il précisé, lors d'une conférence de presse.
Cazeneuve veut "éviter la polémique"
Le maire DVG, Philippe Saurel, avait invoqué dimanche les précédents de Toulouse, où deux règlements de comptes à l'arme de guerre ont eu lieu en 24 heures il y a une dizaine de jours, et Marseille, où les règlements de compte sur fond de trafic de drogue font souvent la une, pour réclamer des effectifs de police supplémentaires, disant refuser que sa ville "devienne Chicago".
Lundi, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a suggéré, dans un courrier adressé à l'édile, d'éviter "l'outrance et la polémique". Aussi "marquante" soit cette affaire, elle "ne saurait caractériser" la réalité de la délinquance de Montpellier, qui "n'a pas grand chose à voir avec les comparaisons, en forme de raccourcis, puisées dans l'histoire de la prohibition américaine", a estimé le ministre, dans cette lettre dont l'AFP a obtenu copie.
Un homme activement recherché
La police recherche activement un jeune homme suspecté d'avoir participé à ce double meurtre où deux hommes connus de la justice pour trafic de stupéfiants ont été abattus samedi soir dans le quartier Lemasson.
"L'homme en fuite n'est toujours pas identifié", a indiqué lundi Gilles Soulié, directeur du SRPJ de Montpellier, précisant que "20 enquêteurs étaient mobilisés à plein temps sur cette enquête de crime flagrant", au cours de la même conférence de presse.
Les autopsies des deux victimes sont en cours depuis lundi matin à l'Institut médico-légal de Montpellier, a ajouté le procureur-adjoint du parquet de Montpellier, Patrick Desjardin.