#MonPostPartum: des femmes brisent le silence sur leur quotidien difficile après l’accouchement

Saignements, port de couches, points de sutures douloureux, dépression… La période après l'accouchement peut être une période difficile à vivre pour les mères. Depuis quelques jours, des femmes ont décidé de briser le silence sur cette étape dont la réalité est souvent édulcorée, voire enjolivée. Rassemblés avec le hashtag #MonPostPartum, leurs témoignages inondent les réseaux sociaux.
"#MonPostPartum c'est des anti-douleurs efficaces pour se remettre d'une déchirure périnéale du troisième degré", écrit une femme sur Twitter.
Des "douleurs atroces"
C'est aussi des "douleurs atroces pour démarrer l'allaitement, un bébé qui pleure tout le temps, le sentiment d'être seule et incomprise", raconte une autre. Ou encore le port des couches post-partum pour absorber les pertes de sang, comme le montre sur son compte Instagram la militante féministe Illana Weizman, doctorante en communication et sociologie, l'une des initiatrices du hashtag.
Cet enchaînement de témoignages a commencé en réaction à la censure par la chaîne américaine ABC d'une publicité pour des couches post-partum lors de la cérémonie des Oscars. Nombreuses sont celles qui s'en sont indignées et ont décidé de mettre en lumière les souffrances physiques et psychologiques vécues par les femmes après leur accouchement.
"Casser le mythe de la mère parfaite"
En France, Masha Sexplique (son pseudonyme sur les réseaux sociaux) a co-créé le hasghtag #MonPostPartum, avec Illana Weizman, pour "casser le mythe de la mère parfaite et permettre à celles qui viennent d’accoucher de se sentir plus normales, plus sereines, même si elles ne collent pas à cet idéal souvent fantasmé", explique-t-elle à l'émission Bonsoir Bruce de BFMTV.
Jeune maman, Masha raconte elle aussi avoir "vécu les couches, les hémorroïdes..." Le manque d'information sur le quotidien post-accouchement est fait pour "ne pas faire peur aux femmes", selon elle. Mais "on se trompe en ne les informant pas" car "quand on n’y est pas préparé, on peut vite se faire des films et s’inquiéter pour rien".
"Quand on ne colle pas à ce mythe de femme idéal, on peut vite se sentir mauvaise mère et ça nous divise. C’est pas cool pour les mamans", regrette-t-elle.
Face à l'ampleur du phénomène, le secrétaire d'État chargé de la protection de l'enfance, Adrien Taquet, a réagi ce mardi sur Twitter, saluant une initiative visant à "briser ces tabous". Et de rappeler l'engagement du gouvernement: "Ecouter, soutenir et mieux accompagner" les parents.