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Mixité sociale: un collège sur deux aurait des classes de niveau

Les différences entre collège sont particulièrement fortes dans les grandes villes. PHOTO D'ILLUSTRATION

Les différences entre collège sont particulièrement fortes dans les grandes villes. PHOTO D'ILLUSTRATION - Damien Meyer AFP

En plein débat sur le collège unique, une nouvelle étude révèle que les inégalités entre collèges, mais également entre les classes d'un même établissement, restent très développées.

Les classes de niveau, supposément interdites, restent une réalité dans près d’un collège sur deux. C’est ce que révèle une étude du Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco), qui montre un manque inquiétant de mixité sociale et scolaire.

Les auteurs dénoncent un manque de mixité à deux niveaux. Au sein d’un même établissement, toutes les classes ne sont pas toutes égales. Au cours du débat sur la réforme du collège, le gouvernement a dénoncé les classes "bilangues" (deux langues dès la sixième) et l’enseignement du latin comme un marqueur social, permettant de faire des classes de niveau sans le dire.

Les options n'expliquent que 60% des classes de niveau

L’étude du Cnesco est moins catégorique. Ces options "ne sont qu’un facteur d’explication parmi d’autres. En Ile-de-France, par exemple, 60% des collèges qui pratiquent des classes de niveau le font par le jeu des options", détaille Thierry Ly, l’un des auteurs de l’étude, à Libération. "Cela veut aussi dire que pour les 40% restant, la raison est autre…"

"Si notre collège demeure attractif, c’est aussi grâce à une classe musique et à la classe bilangue qui évitent les départs vers le privé", concède Laurent Housset, principal du collège Edgar-Varèse, en zone d’éducation prioritaire à Paris, interrogé par Le Monde.

Les inégalités exacerbées dans les grandes villes

Car le manque de mixité est également très présent entre les établissements. Cette différence de niveau est beaucoup plus forte dans les zones à forte densité, comme les grandes villes. Logiquement, quand les parents ont le choix entre plusieurs collèges à proximité de leur domicile, les inégalités sont exacerbées.

Ainsi, les élèves issus de familles CSP+ (parents profs, cadres, chefs d'entreprises etc.) représentent 23% de la population. Mais un élève issu d’une famille aisée est en moyenne entouré de deux fois plus d’enfants issus d’un milieu social similaire qu’un élève des classes moyennes et populaires.

En revanche, les classes de niveau sont un phénomène qui s’observe dans tout le pays.

J.S