Mike, dealer, raconte son business

Pour Mike, dealer marseillais, « c’est normal qu’il y ait des risques ». - -
Après la mort d’un adolescent de seize ans à Marseille sur fond de trafic de drogue vendredi dernier, Mike, un dealer de la ville, témoigne sur RMC de la violence du milieu :
« Ça peut aller de la correction - c’est-à-dire des embrouilles simplement en bagarre - jusqu’à la mort – se manger une balle perdue ou carrément une rafale, comme ça se passe maintenant.
Je n’ai pas peur de la mort, si je fais ça, je suis préparé à ces choses-là, mais on ne peut pas s’y attendre. Faut déjà avoir un certain niveau d’alcool dans le sang, ou bien être carrément sous cocaïne. Car comme ça à jeun, si on n’a pas le cerveau un peu dérangé… C’est ou par nécessité, ou parce qu’on est dérangé ».
« Quand je trouverai un travail sûr et durable... »
« Moi, je suis un petit poisson dans ce business. Comme je l’ai dit, c’est pour arrondir mes fins de mois, je n’engendre pas de sommes énormes. Je tourne à peu près à 100 – 150 euros par jour, j’ai mes clients habituels. C’est juste pour arrondir mes fins de mois, je ne cherche pas à rentrer dans la cour des grands, ni à empiéter dans le territoire des autres.
Le jour où je trouverai un travail sûr et durable, peut-être que j’arrêterai. Jusqu’ici, ça me permet de vivre, ça me permet de manger, ça me permet de payer mes factures. Donc ça me permet d’être en règle dans la vie, avec mon propriétaire.
C’est clair qu’il y a des risques. Après, il ne faut pas les ignorer, c’est normal qu’il y ait des risques. Il faut peser le pour et le contre et il ne faut pas se laisser aller dans la vie. S’il faut aller au charbon pour continuer à vivre, et bien, on ira au charbon !
Certaines personnes sont protégées, oui. Moi, personne ne me protège. Je me protège tout seul ».