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Meurtre d'Angélique: la castration chimique "n’est pas une solution miracle" selon un médecin-psychiatre

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Le médecin-psychiatre Walter Albardier est revenu ce vendredi sur notre antenne sur la proposition de Laurent Wauquiez, au lendemain du meurtre d’Angélique. Pour le spécialiste, ces traitements ne peuvent pas apporter de solution complète.

Le débat a été relancé par la mort d’Angélique. Comment le viol et le meurtre de cette enfant de 13 ans, commis le 25 avril dernier, aurait-il pu être empêché quand son bourreau présumé, David Ramault, a déjà été condamné en 1996 pour un vol, une agression sexuelle et un viol?

Laurent Wauquiez, le patron des Républicains, s’est prononcé dans les colonnes de 20 minutes en faveur de la castration chimique pour les prédateurs sexuels. Un processus plus compliqué qu’il n’y paraît, selon Walter Albardier, médecin psychiatre responsable du Centre ressources pour intervenants auprès des auteurs de violences sexuelles en Île-de-France.

Ce traitement peut être administré tous les trois mois par injection, ou quotidiennement par voix orale. Dans ce deuxième cas, comment s’assurer que le patient respecte les prises? "C’est bien la question", résume le spécialiste sur notre antenne:

"Non seulement on ne peut pas obliger un délinquant sexuel à prendre un médicament tous les jours, mais en plus ce serait pour beaucoup des délinquants sexuels que l’on suit une erreur", assure-t-il. "Ce n’est pas toujours une indication que de prendre ces médicaments pour les agressions sexuelles. Ce n’est pas une solution miracle."

Un traitement pas toujours efficace

De fait, la castration chimique n’anéantit pas toujours les pulsions: "On peut continuer à en avoir, on peut même en avoir plus pour certaines personnes. Souvent, on en a moins", admet-il.

Walter Albardier précise également que dans ce genre d’affaire, il n’est pas toujours question de "pulsionalité": "On a beaucoup de gens (parmi les agresseurs sexuels, ndlr) qui sont plutôt des hyposexuels que des hypersexuels. Là, l’indication ne serait vraiment pas bonne. Parce que la question de l’agression sexuelle n’est pas qu’une question de sexualité mais d’abord d’agressivité, de destructivité."

B.P.