"Mensonge(s)", élu mot de l'année 2013

"Mensonge" et "transparence" ont été élus mot de l'année par les internautes et un jury de professionnels. - -
2013 est l’année du mensonge. Ils sont 75.000 d’internautes à en avoir décidé ainsi en élisant "mensonge(s)" comme mot de l’année. Une initiative lancée dans le cadre du Festival du mot qui se tiendra à la Charité-sur-Loire à partir du 29 mai.
Les sites de 20minutes, France Inter et TV5 Monde ont proposé aux internautes de voter pour "le mot de l’année" dans une liste de 12 termes dont "cap", "compétitivité" ou "traçabilité". C’est finalement "mensonge(s)" qui remporte le prix du public devant "fraude", "couac" et "déficit" avec 37 % des voix.
Un choix motivé par l'actualité
Avec la victoire du mot "mensonge(s)", il est difficile de ne pas y voir l’impact de l’actualité récente sur les esprits. L’affaire Cahuzac a sans doute joué dans le choix des internautes de primer ce terme par rapport aux autres.
D'autant plus que derrière "mensonge(s)" arrive "la fraude" en deuxième position du classement. Deux termes largement connotés dans l’affaire de l’ancien ministre du budget, accusé de fraude fiscale.
De son côté, un jury de spécialistes présidé par le linguiste Alain Rey, a, lui, préféré primé le terme, plus positif, de "transparence". Même si au final, "transparence" et "mensonge(s)" sont plus proches qu’il n’y paraît:
"La signification de "transparence" est ambiguë. […] se rendre transparent, c’est aussi se rendre invisible", explique Alain Rey. "On peut craindre que ces artistes en apparences que sont les candidats au pouvoir et à l’argent, ne fassent paraître [...] que de flatteuses apparences. Vaut-il mieux subir le secret, ou le mensonge?"
Les votes du mot de l'année ont toujours été étroitement lié à l'actualité. En 2012, "Twitter" et "changement" ont été choisi, en regard de l'élection présidentielle. "Dégage" a symbolisé 2011, année des révolutions du printemps arabe.