Mediator : 80% des dossiers examinés jugés irrecevables

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Le scandale du Mediator va-t-il retomber ? Mercredi, le docteur Dominique Courtois, le président de l'Association des victimes du Médiator (Avim) a annoncé que sur les 500 dossiers présentés par son association, 80% ont été jugés irrecevables par les experts mandatés par le ministère de la Santé chargés d'examiner les dossiers.
Les experts ont jugé qu'il n'y avait pas de « sans lien de causalité » entre la maladie et la prise du médicament des laboratoires Servier.
Au total, le collège des experts de l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux (Oniam) a examiné 830 dossiers sur les 7500 dossiers présentés.
« Le laboratoire en première ligne », dit M. Touraine
« Ces données confirment que le risque de problème valvulaire lié à la prise du Mediator est rare et que, lorsqu’il y a un effet, il est peu important dans la majorité des cas », s’est réjouit Lucy Vincent, la porte-parole de Servier.
La ministre de la santé Marisol Touraine s'est dite mercredi « très attentive à ce que les victimes » du Mediator « puissent être indemnisées correctement », soulignant que le laboratoire Servier « devra assumer ses responsabilités » sur ce point. « C'est le laboratoire qui est en première ligne, c'est le laboratoire qui est responsable et c'est le laboratoire qui à la fin du processus devra assumer ses responsabilités », a-t-elle déclaré à la sortie du Conseil des ministres.
« Il faut que le doute bénéficie à la victime »
La pneumologue Irène Frachon, qui a dénoncé la première les dangers du Mediator, a critiqué mercredi la frilosité du collège d'experts. « Le problème d'expertise est le reflet des difficultés inhérentes à la législation, qui réclame un lien de causalité direct et certain », explique le Dr Irène Frachon. « On ne peut pas prouver à 100% mais il faut que le doute bénéficie à la victime, alors qu'il bénéficie à Servier », le laboratoire qui a produit le Mediator, dit-elle. « Les experts expliquent que les malades ne vont pas mourir des petites valvulopathies, mais il ne faut pas oublier le préjudice d'angoisse », a-t-elle ajouté.