Médecin agressé à Grenoble : "il n'est pas envisageable qu'on prenne des coups"

Ils refusent de se rendre dans le quartier. Après l'agression d'un de leur collègues à la Villeneuve, quartier sensible de Grenoble, SOS médecins fait valoir son droit de retrait. "On ne voit pas d'autres moyens" explique le président de l'organisation en Isère.

Si être médecin peut servir de passe-droit dans les quartiers sensibles, parfois cela ne suffit pas à calmer les esprits les plus violents. Samedi soir, un médecin qui se rendait en consultation dans le quartier sensible de La Villeneuve à Grenoble a été pris à partie et frappé par trois hommes qui lui ont dérobé son téléphone portable et ses cartes bancaires avec leurs codes confidentiels.

"Les gens comprennent qu'on ne vienne plus"

Ses agresseurs ont continué à le violenter même après qu'il se soit présenté en tant que médecin. SOS Médecins a donc décidé d'exercer son droit de retrait, pendant une dizaine de jours. L'organisme va aussi porter plainte après cette agression. Cyril Picot, président de SOS Médecins en Isère n'en revient pas. Des agressions, l'organisation en a déjà connu, les bousculades et les agressions verbales sont fréquentes. Mais en général explique le docteur sur RMC, cela s'arrête-là. "Dire qu'on est médecin sert en général de passe-droit. Ici la violence a été froide". C'est donc à contre cœur mais par nécessité que SOS Médecin ne se rend plus pour l'instant dans le quartier. "C'est le seul moyen qu'on a trouvé. On communique aussi beaucoup. Les gens qui appellent au standard comprennent qu'on ne vienne plus quand on leur explique", confie le médecins.

La Rédaction avec G. Windrestin