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Société

Marne: une amende de 150 euros pour des pompiers trop bruyants

Cette photographie montre un uniforme des Jeunes Sapeurs Pompiers (JSP) au centre d'incendie et de secours de Chessy, à l'est de Paris (France), le 31 octobre 2024. (Photo d'illustration)

Cette photographie montre un uniforme des Jeunes Sapeurs Pompiers (JSP) au centre d'incendie et de secours de Chessy, à l'est de Paris (France), le 31 octobre 2024. (Photo d'illustration) - STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Des pompiers de la Marne ont été verbalisés pour "bruit ou tapage injurieux troublant la tranquillité publique" à la suite d'une manifestation ayant eu lieu au mois de mars dernier. Il leur est reproché l'utilisation d'un "système Tonnefort" et "customisé".

Les riverains s'attendaient à une manifestation silencieuse. Les pompiers de la Marne ont eu la mauvaise surprise, comme le rapporte France 3 Grand est, de se faire verbaliser à la suite d'une manifestation jugée "trop bruyante".

Cette mobilisation avait eu lieu le 21 mars dernier, encadrée par le syndicat CGT des pompiers de la Marne, après l'annonce d'une baisse des dotations allouées aux effectifs dans le budget 2025.

Des revendications qui font grand bruit

C'est presque un mois après les faits que les pompiers ont appris la nouvelle. "Le commissaire a trouvé que c'était trop fort. Bizarrement, la manifestation des agriculteurs plusieurs semaines avant, ce n'était pas fort", s'agace auprès de nos confrères Mario Santin, secrétaire général de la CGT au sein du Service départemental d'incendie et de secours (SDIS) de la Marne.

Selon le procès-verbal, les pompiers sont donc accusés d'avoir perturbé passants et riverains en exprimant leur colère avec "un système Tonnefort customisé", plus communément connu sous le nom d'"effaroucheur d'oiseaux". Une colère qui leur coûte aujourd'hui 150 euros.

Comme son nom l'indique, ce système à gaz se veut particulièrement bruyant en produisant "des petites explosions plus ou moins fortes" dans le but de faire fuir les animaux présents dans les champs. Ce qui a pu, temporairement, provoquer des nuisances. "On a toujours fait du bruit lors de nos manifestations. La musique, les sifflets, les pétards... Il n'y a aucune raison d'agir comme ça", confie le syndicaliste à France Info.

"Il a donc été dénoncé par quelqu'un"

Pour Mario Santin, c'est justement lors des rassemblements de ce type qu'il est permis de faire du bruit pour "faire entendre" son mécontentement. Une condition parfois nécessaire pour ouvrir le dialogue avec la hiérarchie. Ce qui était la volonté première des pompiers et syndicats de la Marne en mars.

En cause, un abaissement des dotations 2025 accordées aux sapeurs-pompiers de 440.000 euros sur les 20 millions du budget de l'an passé. Soit la plus grosse coupe budgétaire observée à ce niveau depuis 7 ans.

"Cela a été envoyé au camarade qui s'occupait de l'appareil. Ils ont retrouvé son nom alors qu'il n'y avait que le mien sur la déclaration de rassemblement. Il a donc été dénoncé par quelqu'un", précise Mario Santin auprès de France 3.

Un "excès de zèle" évident aux yeux du représentant syndical qui regrette le manque de communication entre le commissaire de police présent sur les lieux le 21 mars et ses collègues pompiers. Des agissements qui porteraient préjudice au combat mené. "On fera toujours du bruit", a-t-il malgré tout assuré.

Camille Dubuffet